« donneur », définition dans le dictionnaire Littré

donneur

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

donneur, euse

(do-neur, neû-z') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui donne. Celle qui reçoit ne s'engage à rien, et le donneur est pris pour dupe, Dancourt, Bourg. à la mode, III, 10. Le monde est plein de ces donneurs avares…, Lamotte, Fables, V, 19.

    Donneur d'eau bénite, celui qui, se tenant auprès d'un bénitier dans une église, offre de l'eau bénite aux personnes qui entrent.

    Fig. Un donneur d'eau bénite de cour, et, simplement, un donneur d'eau bénite, celui qui fait de belles promesses sans avoir aucune envie de les tenir.

    En mauvaise part, celui, celle qui donne des choses dont on n'a que faire ou qui sont sans valeur. … Je ne hais rien tant que ces contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, Molière, Mis. I, 1. De tous côtés lui vient des donneurs de recette, La Fontaine, Fabl. VIII, 3. Pour l'arracher à ces donneuses d'éducation…, Rousseau, Ém. IV. Pour fermer la bouche, une fois pour toutes, à tous ces donneurs d'avis, Rousseau, Confess. XI.

    Donneur de mort subite, nom qu'on donne quelquefois, dans le langage familier, à des duellistes exercés qui tuent ou blessent immanquablement leur adversaire.

  • 2 Terme de commerce. Un donneur d'aval, celui qui se rend caution solidaire d'un obligé par une lettre de change. Donneur d'ordre, celui par ordre duquel une lettre de change est tirée. Donneur de valeurs, celui qui fait les fonds d'une lettre de change.

    Donneur à la grosse, celui qui fait un prêt à la grosse.

HISTORIQUE

XIIe s. Establis, sire, duneur de lei [loi] sur els, Liber psalm. p. 10.

XIIIe s. Et s'il estoit larges donnere, Aussi iert il biaus despendere [depensier], Ph. Mouskes, ms. p. 783, dans LACURNE. Mais Diex qui est doneres de joie souveraine, Berte, L Li fol large donneor, la Rose, V. 7654.

XVIe s. Celui qui n'espargnera pas justice, sera donneur de paix et tranquillité, Bouciq. II, ch. 7.

XVIe s. En maint bon lieu j'ay donné mainte chose, Que l'on prenoit, sans penser le donneur Pretendre rien du prenant que l'honneur, Marot, I, 401. Et asseuroit ce donneur de bons jours [charlatan] que c'estoit la vraie mandragore, P. Boistuau, Histoires prodigieuses.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. donaire, donador ; portug. donor ; ital. donatore ; du latin donatorem, de donare (voy. DONNER). Dans le provençal et l'ancien français, donaire, donere est le nominatif singulier de donátor ; donador, doneor est le régime, de donatórem ; au pluriel, le nominatif est doneor, le régime doneors.