« dépraver », définition dans le dictionnaire Littré

dépraver

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dépraver

(dé-pra-vé) v. a.
  • 1Faire éprouver un changement moral en mal. Les mauvais exemples l'ont dépravé. Son cœur a été dépravé par le besoin de jouissances.
  • 2 Terme de médecine. Altérer, changer en mal. Ces aliments dépravent les humeurs.
  • 3Se dépraver, v. réfl. Se changer en mal. Son appétit se déprave. Les mœurs et le goût se dépravèrent en même temps.

HISTORIQUE

XVIe s. C'est donc depraver ce lieu, que de le tirer à ceste sentence, Calvin, Instit. 237. Quand la justice est si lasche et si depravée, que l'impunité des vices regne, Lanoue, 20. Une democratie, du tout depravée, comme estoit l'athenienne, Lanoue, 65. Si Cleombrotus n'eust eu le jugement depravé par ambition et vaine gloire, Amyot, Agis. et Cléom. 19. Toutes les copies transcrittes d'un original defectueux ou depravé retiennent les faultes du premier exemplaire, Amyot, Moral. Épît. p. 8. Le bras demeura impotent et paralytique ; d'avantage la parole grandement depravée, Paré, VIII, 30. À quelque chose sert le malheur : il faict bon naistre en un siecle fort depravé ; car, par comparaison d'aultrui, vous estes estimé vertueux à bon marché, Montaigne, III, 50.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. depravar ; ital. depravare ; du latin depravare, de la préposition de, et pravus, qui n'est pas droit, perverti, méchant.