« embonpoint », définition dans le dictionnaire Littré

embonpoint

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

embonpoint

(an-bon-poin) s. m.
  • 1Bon état du corps ; se dit surtout des personnes un peu grasses. Avoir, prendre de l'embonpoint. Il ne doit pas demander l'embonpoint premier que la guérison, Guez de Balzac, Disc. à la régente. Le loup donc l'aborde humblement [un dogue], Entre en propos et lui fait compliment Sur son embonpoint qu'il admire, La Fontaine, Fabl. I, 5. Que me sert en effet qu'un admirateur fade Vante mon embonpoint si je me sens malade ? Boileau, Épît. IX. Ce discours, que soutient l'embonpoint du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage, Boileau, Lutr. IV.

    Terme de physiologie. État du corps de l'homme ou des animaux, dans lequel la quantité de graisse est proportionnée au volume et à la stature.

  • 2 Fig. En pariant d'un style plein et nourri. Il ne faut pas prendre pour embonpoint et pour vigueur ce qui n'est dans le discours que bouffissure et intempérie, D'Olivet, cité dans les Dictionnaires.

REMARQUE

1. La règle veut qu'un p soit précédé d'une m et non d'une n. Or dans embonpoint, qui s'écrivait jadis en trois syllabes, en bon point, la règle n'est observée que pour en, elle ne l'est pas pour bon ; ce qui fait pour ce mot une singulière complication d'orthographe. Le mieux serait d'écrire en-bon-point ou embompoint.

2. Il ne faut pas confondre le substantif embonpoint avec être en bon point, locution fréquente dans la Fontaine et qui signifie être en bon état, en parlant du corps.

HISTORIQUE

XVIe s. Ce n'est doncques pas la beauté et l'embonpoint de votre chambriere, qui vous a fait trouver ce plaisir si agreable, Marguerite de Navarre, Nouv. VIII. Des l'esté on tasche d'entretenir les pourceaux en embon-poinct, De Serres, 336. Ne regardez pas à ces yeulz moites ; regardez l'embonpoinct de ces joues, Montaigne, III, 178.

ÉTYMOLOGIE

En 1, bon, et point.