« emplâtre », définition dans le dictionnaire Littré

emplâtre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

emplâtre

(an-plâ-tr') s. m.
  • Terme de pharmacie. Topique glutineux qui, se ramollissant par la chaleur, adhère à la partie sur laquelle on l'applique. Mettre, lever un emplâtre. Il avait un grand emplâtre sur le visage, Scarron, Rom. com. ch. I.

    Fig. Mettre un emplâtre à une affaire, couvrir, réparer ce qu'il y a de défectueux dans une affaire. Nos petites consolations ne sont que des emplâtres sur les blessures de la vie, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 162.

    Personne infirme et maladive, et, ironiquement, personne sans activité, sans énergie. C'est un emplâtre que cet homme-là. Quel pauvre emplâtre !

    PROVERBE

    Où il n'y a point de mal, il ne faut point d'emplâtre.

REMARQUE

Le genre d'emplâtre a été longtemps indécis entre le genre du latin et la terminaison féminine, et dans le XVIIe siècle on le faisait souvent féminin : Une cicatrice que couvrait une petite emplâtre en losange, Hamilton, Gramm. 7.

HISTORIQUE

XIIe s. Isaias le fist tut issi, puis cumandad que l'um figes [figues] li portast, si en fist une emplastre, e fist la mettre sur un clou que li reis out où il se duleit, Rois, p. 417.

XIIIe s. [Le medecin] Tex [tels] emplastres dessus [les plaies] lia, Qu'en quatre jours que Jehans fu à Boulogne, tous garis fu, Bl. et Jeh. V. 4517. [La fortune] Et leur assiet comme marastre Au cuer un doloreux emplastre Destrempé non pas de vin aigre, Mais de povreté lasse et maigre, la Rose, 4914.

XIVe s. Haro ! metés moi une emplastre Sur le coer ; car, quant m'en souvient, Certes souspirer me convient, Froissart, Buiss. de jonece. L'emplastre de nonchaloir Que sus mon coer pieça mis, M'a gueri, pour dire voir, Orléans, Ball. 75.

XVIe s. Il y adjousta cette invention, de contrefaire le borgne… quand il voulut desfaire l'emplastre qu'il avoit longtemps porté sur son œil, il trouva que sa vue estoit effectuellement perdue sous le masque, Montaigne, III, 105. Mettre l'emplastre près de la playe, Génin, Récréat. t. II, p. 244.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, èplâse ; namur. èplause ; provenç. emplastre, empastre, emplaut, emplaust ; espagn. emplasto ; ital. empiastro ; du latin emplastrum, venu lui-même du grec ἔλπλαστρον, de ἐν, en, et πλάσσειν, former.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

EMPLÂTRE. Ajoutez :

Emplâtre brûlé, emplâtre pour lequel la fusion des corps gras, au lieu d'être faite au bain-marie ou en ajoutant un peu d'eau au mélange, est faite à feu nu ; le corps gras se trouve en partie décomposé, et le carbone colore l'emplâtre.