« encensoir », définition dans le dictionnaire Littré

encensoir

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encensoir

(an-san-soir) s. m.
  • 1Vase sacré, ou sorte de cassolette suspendue à de longues chaînettes, dans laquelle on brûle de l'encens. Qui porte l'encensoir ne peut porter l'épée, Lemierre, Charlemagne II, 1. Élevez-vous [prières] dans le silence à l'heure où dans l'ombre du soir La lampe des nuits se balance, Quand le prêtre éteint l'encensoir, Lamartine, Harm. I, 1.

    Fig. Prendre l'encensoir, louer excessivement. L'autre jour, suivant à la trace Deux ânes qui, prenant tour à tour l'encensoir, Se louaient tour à tour, comme c'est la manière, La Fontaine, Fabl. XI, 5.

    Fig. et familièrement. Casser le nez à coups d'encensoir, donner de l'encensoir par le nez, donner en face des louanges outrées. Mais un auteur novice à répandre l'encens Souvent à son héros, dans un bizarre ouvrage, Donne de l'encensoir au travers du visage, Boileau, Épît. IX.

  • 2 Fig. Le sacerdoce, le pontificat. Il tient le sceptre et l'encensoir. Quand j'osai contre lui disputer l'encensoir, Racine, Athal. III, 3.

    Mettre la main à l'encensoir, entreprendre sur le ministère des ecclésiastiques. On ne m'a jamais vu… D'une indiscrète main profaner l'encensoir, Voltaire, Henriade, II. Il [Pierre le Grand] ne touchait point à l'encensoir, mais il dirigeait les mains qui le portaient, Voltaire, Russie, I, 10.

  • 3 Terme d'astronomie. Constellation de l'hémisphère austral qu'on nomme aussi l'Autel.
  • 4Synonyme d'encensier, plante.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il ne laissa en les yglises d'Engleterre ne calices, ne encensuers, Hist. occid. des Croisades, t. I, p. 202.

XVIe s. Les femmes et quelques ministres faisoient jouer des feux d'artifices, et entr'autres une piece qu'ils appeloient l'encensoir, c'estoit un mas qui tournoit sur un pivot, et avoit une chaudiere au long bout, duquel long bout on versoit le feu dans le milieu du fossé, D'Aubigné, Hist. II, 47.

ÉTYMOLOGIE

Encenser. La langue ancienne disait de préférence encensier : XIIe s. Des phieles, des encensiers e des altres ustilz, Rois, p. 244.