« enforcir », définition dans le dictionnaire Littré

enforcir

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enforcir

(an-for-sir)
  • 1 V. a. Rendre plus fort, plus résistant. La bonne nourriture a enforci ce cheval. Enforcir un mur.
  • 2 V. n. Devenir plus fort, croître. Ce cheval enforcit tous les jours.

    On le dit aussi populairement, en parlant des personnes, pour devenir plus gras, plus gros. Cette femme enforcit.

  • 3S'enforcir, v. réfl. Devenir plus fort. Il s'enforcira.

HISTORIQUE

XIIe s. Dont commença li duels [le deuil] à enforcier [croître], Ronc. p. 99. De Jofroi de Paris [ils] firent leur justicier, Pour maintenir la guerre et por eux enforcier, Saxons, 4. Et por ceu est digne chose ke li malades s'enforst à moens de leveir le chief, Saint Bernard, 528.

XIIIe s. La maladie li enforsa si durement qu'il fist sa devise [testament], Villehardouin, XXII. Et tant crut li enfans et enforcha qu'il sot bien aidier son ami en la plus grant priesse dou tournoiement, Chr. de Rains, 84. Castelain, et prince, et marcis [marquis], Et li baron plus enforcis, Ph. Mouskes, ms. p. 517, dans LACURNE.

XVe s. Et emmenoit tous ceux qui se pouvoient aider avec lui pour enfortier son ost, Froissart, I, I, 153. Par le commandement d'Amours Et de la plus belle de France, J'enforcis mon chastel tousjours, Appellé joyeuse plaisance, Orléans, Ball. 49. Parquoy eust bien enforcy son royaulme, Commines, V, 12.

XVIe s. Il est si feible [l'enfant] que je suis quelquefois huit jours sans le sentir, mais despuis quatre jours a bien enforcy son bougement, Marguerite de Navarre, Lett. CXIX. L'effort du total consiste en la disposition et liaison des files et des rengs qui s'enforcissent les uns les aultres, Amyot, Flamin. 13.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et force ; provenç. enfortir ; ital. infortire. Dans l'ancienne langue, enforcer était plus usité que enforcir ; nous en avons gardé renforcer. En Normandie on dit forcir au sens neutre au lieu de enforcir.