« entonner.2 », définition dans le dictionnaire Littré

entonner

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entonner [2]

(an-to-né) v. a.
  • 1Mettre un air sur le ton. Entonner un air.
  • 2Chanter le commencement d'une hymne, d'une antienne. Entonner le Te Deum.

    Absolument. Ce chantre entonne bien.

  • 3Se mettre à chanter. Entonnez un cantique de louanges, Bossuet, I, Ass. 3. Le peuple prosterné sous ces voûtes antiques Avait du roi-prophète entonné les cantiques, Delavigne, Vêpr. sicil. v, 2. M'endormais-je un peu sur ma chaise, Il entonnait la Marseillaise, Béranger, Homme rouge.

    Fig. Et du dieu des raisins entonnant les louanges, Boileau, Art p. III. Tout chantre ne peut pas sur le ton d'un Orphée Entonner en grands vers la discorde étouffée, Boileau, Sat. IX.

    Entonner la trompette, prendre le style héroïque ou lyrique. Au milieu d'une églogue entonner la trompette, Boileau, Sat. IX. Désormais entonnant la trompette éclatante, Delille, Énéide, I.

REMARQUE

D'après intonation, comme d'après détonation et détoner, on devrait écrire entoner avec une seule n ; et entonner avec deux n signifierait mettre dans un tonneau.

HISTORIQUE

XIIIe s. L'antienne del magnificaz, Cele dit dant Tybers li chaz, Et Renart l'a bien entoné Et gloriosement chanté, Ren. 21357. Ge connois tel qui pas n'entonne Tant el moster [au couvent] com lez la tonne, Hist. de Ste Leoc. ms de St-Germ. f° 29, dans LACURNE.

XVIe s. Qui aura l'haleine assez forte Et l'estomac pour entonner Jusqu'au bout la buccine [la trompette] torte Que le Mantuan fit sonner ? Du Bellay, J. III, 14, verso. Je tiens qu'il fault estre prudent 2 estimer de soy, et pareillement conscientieux à en tesmoigner, soit bas, soit hault, indifferemment ; si je me semblois bon et sage, ou près de là, je l'entonnerois à pleine teste, Montaigne, II, 61.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espag. entonar ; portug. entoar ; ital. intonare ; du latin intonare, de in, et tonare, faire du bruit (voy. TONNER).