« farcir », définition dans le dictionnaire Littré

farcir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

farcir

(far-sir) v. a.
  • 1 Terme de cuisine. Remplir de farce. Farcir un poulet.

    Par extension. Se farcir, farcir à soi, se remplir. Se farcir l'estomac de viandes.

  • 2 Fig. Remplir comme on remplit d'une farce. Il prit le vert [la couleur verte] et farcit Matta de bleu, Hamilton, Gramm. 4. De cédrat, de pistaches dont tu farcis la pauvre fille, Hamilton, ib. L'empereur cherchait de tous côtés à acheter des troupes, il en farcissait le Tyrol, Saint-Simon, 85, 101. Les fadaises dont tant d'historiens ont farci leurs chroniques, Voltaire, Oreilles, 7. Vous aurez le loisir de farcir l'encyclopédie de vérités qu'on n'eût pas osé dire il y a vingt ans, Voltaire, Lett. d'Alemb. 11.

    Farcir à soi. Pour mettre quelque choix dans le fatras dont je m'étais farci la tête, Rousseau, Confess. III.

  • 3Se farcir, être farci. Les dindons se farcissent avec des truffes.

HISTORIQUE

XIIe s. Dunc rova [demanda] que um fesist les povres enz venir ; Les tables en fist l'um del refrictur emplir : Jo crei qu'il pensa d'el [d'autre chose] que del ventre farsir, Th. le mart. 47.

XIIIe s. Atant a Renart envaï [entamé] Un benedicamus farsi à orgue, à treble et à deschant, Ren. 21374. Si li doit feindre noviaus songes, Tous farcis de plesans mençonges, la Rose, 9916. Ou s'il est doubles et lobans [trom peur], D'orguel farcis et de ramposnes, ib. 19017.

XVIe s. On farcissoit ses viandes [d'un roi de Tunis, du temps de Montaigne] de drogues odoriferantes, de telle sumptuosité qu'un paon et deux faisands revenaient à cent ducats, Montaigne, I, 393.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. farsir, frasir ; du latin farcire.