« feuillu », définition dans le dictionnaire Littré

feuillu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

feuillu, ue

(feu-llu, llue, ll mouillées, et non feu-yu) adj.
  • Qui a beaucoup de feuilles. Ils nichent dans des creux d'arbres ou sur la bifurcation de quelque branche, sous le rameau le plus feuillu, Buffon, Ois. t. VIII, p. 391, dans POUGENS. La sœur de Cambyse prit une laitue, lui demandant comment il la trouvait plus belle ou dégarnie ou feuillue, Courier, II, 155.

    Les bois feuillus sont, dans le langage forestier, les bois composés d'essences à feuilles larges, par opposition aux arbres qui ont les feuilles en aiguilles, comme les sapins.

SYNONYME

FEUILLÉ, FEUILLU, TOUFFU. Un arbre feuillé est un arbre qui a des feuilles ; un arbre feuillu est un arbre qui a beaucoup de feuilles ; un arbre touffu est un arbre dont les feuilles sont en touffe et offrent un abri contre la pluie ou le soleil. Touffu indique aussi un grand nombre de rameaux et ramuscules, idée tout à fait étrangère à feuillu.

HISTORIQUE

XIIe s. Grant sont li pin, bel sont et bien foillu, Ronc. p. 103.

XIIIe s. Dont venez vous si seule parmi ce bois feuillu ? Berte, LI.

XVIe s. Le bras feuillu de l'hierre, Du Bellay, J. III, 42, verso.

ÉTYMOLOGIE

Feuille.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FEUILLU. Ajoutez :
2 S. m. Le feuillu, l'ensemble des bois feuillus. Ces barrages furent promptement atterris, et les dépôts retenus à leur amont furent plantés en feuillus de toute espèce, Rebois. des montagnes, Compte rendu, 1869-74, 2e fasc. p. 20.
3 Fig. Style feuillu, style redondant. Nous en lûmes un cahier [de la Julie] ensemble [avec Diderot] ; il trouva tout cela feuillu, ce fut son terme, c'est-à-dire chargé de paroles et redondant ; je l'avais déjà bien senti moi-même, Rousseau, Conf. IX. À la 4e partie [de l'Héloïse] vous trouvez que le style n'est pas feuillu ; tant mieux, Rousseau, Lett. à Duclos, 19 nov. 1760.

Certaines éditions ont style feuillet, qui ne se comprend pas. Il faut assurer le texte de J. J. Rousseau. " Ce mot feuillet vient de la copie du manuscrit des Confessions faite par le notaire Jeannin à Neuchâtel, sous les yeux et par les ordres de Dupeyrou ; Jeannin, ne comprenant pas feuillu, avait écrit feuillet. C'est d'après cette copie que fut publiée la première édition des Confessions. De même pour la lettre à Duclos. La minute originale de cette lettre se trouve à la bibliothèque de Neuchâtel, et porte feuillu, comme je m'en suis convaincu moi-même " (Note communiquée par M. Ch. Berthoud, de Gingins, Vaud).