« formidable », définition dans le dictionnaire Littré

formidable

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

formidable

(for-mi-da-bl') adj.
  • Capable d'inspirer la plus grande crainte, en parlant des personnes. Rois… de qui les conseils, le grand cœur et la main Me rendent formidable à tout le genre humain, Corneille, Attila, I, 2. Des hommes formidables et violents me cherchent pour m'ôter la vie, Psaume 53, dans RICHELET. Moïse à Pharaon parut moins formidable, Racine, Athal. II, 2. Je ne sais si les Suédois pourraient avoir tout d'un coup des troupes aussi formidables que celles de Charles XII, Voltaire, Charles XII, Disc.

    Il se dit aussi des choses. Si la grandeur du roi François, jeune, belliqueux, riche, était formidable aux Italiens, ils en voyaient naître une autre qui les étonnait encore davantage [celle de Charles-Quint], Mézerai, Abrégé de l'hist. de Fr. t. IV, p. 486, Amst. 1688. Est-ce là que devait aboutir toute cette grandeur formidable au monde ? Bossuet, Sermons, Ambition, 2. Et bientôt la censure au regard formidable, Sait, le crayon en main, marquer nos endroits faux, Boileau, Sat. X. Aux portes de Trézène… Est un temple sacré, formidable aux parjures, Racine, Phèd. V, 1. Et du sein de la terre une voix formidable Répond en gémissant à ce cri redoutable, Racine, ib. V, 6. Ce formidable amas de lances et d'épées Qui du sang philistin jadis furent trempées, Racine, Athal. III, 7. On hâte en gémissant ces moments formidables [d'une exécution à mort], Voltaire, Tancr. III, 3.

ÉTYMOLOGIE

Lat. formidabilis, venu lui-même de formidare, redouter, de formido, crainte, que Curtius ramène à formus, chaud : ce serait la sueur de la peur. Ce mot paraît s'être introduit dans le français au commencement du XVIIe siècle.