« gêné », définition dans le dictionnaire Littré

gêné

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

gêné, ée

(jê-né, née) part. passé de gêner
  • 1Mis à la question. Gêné par ordre du juge.
  • 2 Fig. Qui éprouve une vive douleur, une torture morale. Caliste, en cet exil j'ai l'âme si gênée Que…, Malherbe, V, 15. Mon cœur gêné d'amour n'a vécu qu'aux ennuis, Régnier, Élég. 1. Ne t'étonne donc plus si mon âme gênée Avec impatience attend son hyménée, Corneille, Cid, I, 4.
  • 3Qui est mal à l'aise, dans quelque chose de trop étroit. Gêné dans ses souliers.

    Fig. Tout était équivoque dans sa situation [du pape] ; les papes, depuis Grégoire VII, eurent toujours avec les empereurs cette conformité, les titres de maîtres du monde et la puissance la plus gênée, Voltaire, Ann. Emp. Conrad IV, 1253, 1254.

  • 4À qui on cause des embarras, des difficultés. Gêné dans ses desseins. La philosophie, toujours gênée, ne put dans le seizième siècle faire autant de progrès que les beaux-arts, Voltaire, Mœurs, 121.
  • 5Qui est mal à son aise à l'égard de personnes ou de choses. Ils se croiraient gênés dans cette ville immense, Voltaire, Orph. I, 3. La comtesse : Puisque vous n'avez besoin que de cela, monsieur, j'en suis ravie ; je vous l'accorde ; j'en serai moins gênée avec vous. - Lelie : Moins gênée ? ma foi, madame, il ne faut pas que vous le soyez du tout, Marivaux, Surpr. de l'amour, II, 7.

    Familièrement. Vous n'êtes pas gêné, se dit à quelqu'un qui en use trop librement. C'est un homme qui n'est pas gêné.

    Proverbialement. Il est plus gênant que gêné.

  • 6Qui a quelque chose de contraint. Démarche gênée. La plupart des livres ressemblent à ces conversations générales et gênées, dans lesquelles on dit rarement ce qu'on pense, Voltaire, Loi natur. Préf.

    Terme de peinture. Se dit d'un dessin contraint.

  • 7Qui éprouve des embarras d'argent. C'est un ménage fort gêné.