« gendre », définition dans le dictionnaire Littré

gendre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

gendre

(jan-dr') s. m.
  • Nom du mari, par rapport au père et à la mère de sa femme. Je vous nommai son gendre et vous donnai sa fille, Racine, Brit. IV, 2. Il en croit nos transports ; et, sans presque m'entendre, Il vient, en m'embrassant, de m'accepter pour gendre, Racine, Iphig. III, 3. Un beau-père aime son gendre, aime sa bru ; une belle-mère aime son gendre, n'aime point sa bru, La Bruyère, V. Il [Thémistocle] dit que, dans le choix d'un gendre, il aimait mieux du mérite sans bien que du bien sans mérite, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 354, dans POUGENS.

    Fig. Faire d'une fille deux gendres, promettre une chose à deux personnes.

    PROVERBE

    Quand la fille est mariée, il y a assez de gendres, cela se dit de toutes sortes d'affaires, quand, après les avoir faites, on trouve de nouvelles occasions de les faire, dont on ne peut plus profiter.

    Amitié de gendre, soleil d'hiver.

HISTORIQUE

XIe s. Si le pere truvet sa fille en avulterie [adultère] en sa maisoun ou en la maisoun son gendre…, Lois de Guill. 37.

XIIe s. Sire, fait-il, or saichiés vous de fi, Mors est Berniers li genre au sor Geri, Raoul de C. 262. Done moi ta fille à feme, e serai tis gendres, Machab. I, 10.

XVIe s. Morte ma fille, mort mon gendre, Loysel, Institutes coutumières, n° 134. Quel privilege a cette figure [d'armoiries] pour demourer particulierement en ma maison ? un gendre la transportera en une aultre famille, Montaigne, I, 347.

ÉTYMOLOGIE

Bouguig. jarre ; provenç. genre ; catal. gendre ; portug. genro ; ital. genero ; du latin generum, gendre, le même que le grec γαμϐρὸς, et le sanscrit jâmâtar, gendre ; la racine est jan, engendrer.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GENDRE. Ajoutez : - REM. Aller gendre est une locution génevoise qui signifie se marier pour avoir une position. Ce monsieur que vous voyez, dans les beaux jours de février, entre deux dames à la promenade, retenant un petit chien lorsqu'on a quelque crainte de la rage, c'est son état, il le sait bien, il est allé gendre, Revue suisse, t. XIII, p. 329.