« grotte », définition dans le dictionnaire Littré

grotte

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grotte

(gro-t') s. f.
  • Caverne naturelle ou faite de main d'homme. Remplissez l'air de cris en vos grottes profondes, Pleurez, nymphes de Vaux, faites croître vos ondes, La Fontaine, Élég. pour Fouquet. On lira avec un plaisir mêlé d'horreur le récit de leur descente dans la grotte d'Antiparos, c'est-à-dire dans trois ou quatre abîmes affreux qui se succèdent les uns aux autres, Fontenelle, Tournefort. Qui est-ce qui est sorti des grottes d'Arcy, sans être convaincu par la vitesse avec laquelle les stalactites s'y forment et s'y réparent, que ces grottes se rempliront un jour et ne formeront plus qu'un solide immense ? Diderot, Interprét. de la nat. n° 37. Chanter Pomone et Pan, les ruisseaux, les moissons, Les vierges aux doux yeux et les grottes muettes, Et de l'âge d'amour les ardeurs inquiètes, Chénier, Idylles, Épilogue.

HISTORIQUE

XIe s. Ad Apolin [ils] courent en une crute, Ch. de Rol. CLXXXIII.

XIIe s. Par ces noveles furent mult li moine esmaié, E pur ço l'unt es crutes enterré e mucié, Th. le mart. 155.

XIIIe s. Il voit Renart qui poi le doute ; Car il s'est mis dedenz sa croute, Ren. 716. Son sepulcre et sa crois nous avoit il laissie ; Jherusalem ont pris la pute gent haïe, El moustier n'a autel ne croute beneïe, Que lor palefroi n'ait ordée [salie] et cunceïe [conchiée], Ch. d'Ant. I, 820.

XVe s. En ce terme que il [Espaignolet] le tint [le chastel de Cremale], il fit une croute en terre qui vuidoit aux champs et entroit en la salle, Froissart, II, III, 23.

XVIe s. Ou bien s'il a quelque soin, C'est de s'endormir au coin De quelque grotte sauvage, Ronsard, Odes, v, 16.

ÉTYMOLOGIE

Génev. croton, cachot ; provenç. crota, clota, cropta ; ital. grotta ; du bas-lat. crupta, grupta, dans un texte de 887, qui représente le latin crypta, caverne (voy. CRYPTE).