« guêpe », définition dans le dictionnaire Littré

guêpe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

guêpe

(ghê-p') s. f.
  • 1 Terme de zoologie. Genre d'insectes de l'ordre des hyménoptères, dont les femelles sont pourvues d'un aiguillon rétractile analogue à celui des abeilles.

    Guêpes souterraines, guêpes maçonnes, guêpes vulgaires, les guêpes proprement dites ; elles habitent la terre, dans de petites cavernes qu'elles se creusent, ou qu'elles trouvent ouvertes par des taupes et des insectes. L'exemple est un dangereux leurre : Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; Où la guêpe a passé, le moucheron demeure, La Fontaine, Fabl. II, 16. Il [M. Lyonet] a vu le corps d'une guêpe s'agiter trois jours après avoir été séparé du corselet : quand il tenait la partie antérieure de cette guêpe, elle mordait dans tout ce qu'il lui présentait ; et, lorsqu'il touchait au corps, elle faisait d'abord sortir son aiguillon, et le dardait de tous côtés et en tous sens comme pour tâcher de le piquer, Bonnet, Hist. nat. Mém. Œuv. t. III, p. 164, dans POUGENS. La guêpe cruelle fond sur l'abeille laborieuse qui revient à la ruche, chargée de miel : elle sait puiser dans ses intestins la liqueur délicieuse dont elle est avide, Bonnet, Contempl. nat. x, 29. Un ver doit éclore de l'œuf que la guêpe maçonne a pondu au fond de son trou, Bonnet, ib. XII, 41. La guêpe connaît les vers qui ont été appropriés à la subsistance de sa famille ; elle va à la chasse de ces vers ; elle les saisit délicatement, et les transporte dans son nid sans les blesser, Bonnet, ib.

    On dit aussi mouche-guêpe.

    La guêpe-frelon, le frelon.

    La guêpe-ichneumon, voy. ICHNEUMON.

    Fig. L'armée acheva sa marche, qui fut encore de trois jours, où elle aurait beaucoup souffert encore de ces cruelles guêpes [les ennemis qui harcelaient la retraite]…, Saint-Simon, 160, 98.

    Taille de guêpe, se dit en parlant d'une femme pour désigner une taille excessivement fine.

HISTORIQUE

XVe s. Grosses wespres, qui sont grosses mouches si venimeuses…, Hist. de la toison d'or, t. I, f° 92, dans LACURNE, au mot wespre.

XVIe s. Comme la mouche guespe picque et offense aultruy, mais plus soy mesme, car elle y perd son aiguillon et sa force pour jamais, Montaigne, II, 45.

ÉTYMOLOGIE

Picard, vèpe, wèpe ; Berry, gèpe ; génev. vouèpe ; norm. vêpe ; haute Norm. vrêpe ; lorrain, voisse ; champenois, gouêpe ; provenç. vespa ; esp. avispa ; ital. vespa ; du lat. vespa, peut-être avec influence du germanique : anc. haut-allem. wafsa ; allem. mod. Wespe ; influence qui serait témoignée par gu, si toutefois le mot allemand ne vient pas du latin, comme Grimm est disposé à le croire. Les étymologistes rapprochent du germanique wafsa, et, par conséquent, du latin vespa, le grec σφῆξ, σφηϰὸς, σφῆξ étant pour ἐσφῆξ ; le ξ se trouve dans des noms d'animaux, voy. μύρμηξ, fourmi.