« hé », définition dans le dictionnaire Littré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

(é) interj.
  • qui sert principalement à appeler. Hé ! venez ici.

    Elle sert à donner de la force à ce qui suit. Il veut établir ses richesses dans la pauvreté, ses délices dans les souffrances, et sa gloire dans la bassesse ; ô ignorance, ô folie, hé Dieu, que pense-t-il faire ? ô le plus insensé des hommes selon la sagesse du siècle, Bossuet, Panég. St François, préambule. Hé ! mon père, oubliez votre rang à ma vue, Racine, Iphig. II, 2. Vous en Aulide ? vous ! hé ! qu'y venez-vous faire ? Racine, ib. II, 6. Hé quoi ! Mathan, d'un prêtre est-ce là le langage ? Racine, Athal. II, 5.

    Il s'emploie pour avertir. Hé ! prenez donc garde.

    Il se dit pour exprimer de la pitié, du regret, de la douleur. Hé ! mon Dieu ! Hé ! pauvre homme, que je vous plains ! Hé ! qu'ai-je fait ? Hé ! que je suis malheureux !

    Il se répète pour exprimer l'adhésion. Hé ! hé ! il n'y a rien à répondre.

    Hé bien ! loc. interj. qui exprime l'étonnement et qui sert à interroger. Hé bien ! de quoi est-il question ? Hé bien ! quoi ? qu'est-ce ? qu'y a-t-il ? Au diantre la sotte ville et les sottes gens qui…, Molière, Pourceaugn. I, 5.

    Il sert aussi à renforcer ce qui suit. Hé bien ! contentez donc l'orgueil qui vous enivre, Boileau, Épît. X. Hé bien ! madame, hé bien ! il faut vous obéir, Racine, Andr. I, 4.

REMARQUE

Piron a écrit hée pour la rime : Holà, hée ! Que l'on aille chercher monsieur de l'Empyrée, Métrom. III, 5.