« heaume », définition dans le dictionnaire Littré

heaume

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heaume [1]

(hô-m'. D'après Chifflet, Gramm. p. 202, heaume se prononçait he-au-me ; prononciation tout à fait défectueuse, étymologiquement et d'après le plus ancien usage ; c'est au XIVe et au XVe siècle qu'on se mit à séparer l'e de l'a) s. m.
  • Sorte de casque élevé en pointe qui couvrait la tête et le visage, et qui n'avait qu'une ouverture à l'endroit des yeux garnie de grilles et de treillis et servant de visière. L'écuyer suivait le chevalier à la guerre, portait son heaume élevé sur le pommeau de la selle, Chateaubriand, Génie, IV, V, 4.

    Dans le blason, le heaume est une pièce d'armoiries, mais ordinairement il sert de timbre ; il était une marque de noblesse et des fiefs nobles, et en faisait voir les différents degrés suivant certaines dispositions. Qu'est devenue la distinction des casques et des heaumes ? La Bruyère, XIV.

HISTORIQUE

XIe s. Tenez mon helme, onque millor [je] ne vi, Ch. de Rol. XLVIII. Il fiert Tierri sur l'elme de Provence, ib. CCLXXXVII.

XIIIe s. Et furent tuit armé, et li hiausme lacié, et li cheval furent tuit couvert et enselé, Villehardouin, LXX. Maint hiaume decoupé, mainte targe percie, Berte, CXLIV. Et deivent estre armés ou champ de hauberc et de chauces de fer et de heaume à visiere, Ass. de J. I, 170. Il [Louis IX] paroit [paraissait] desur toute sa gent dès les espaules en amont [en haut] un heaume doré en son chief, une espée d'Alemaingne en sa main, Joinville, 226.

XIVe s. Et osta son heaulme ; cele le vit à plain, Hugues Capet, p. 38.

XVe s. Gens d'armes à heaumes couronnés ; en ce temps parloit on de heaumes couronnés ; et ne faisoient les seigneurs nul compte d'autres gens d'armes, s'ils n'estoient à heaumes et à tymbres couronnés, Froissart, I, I, 64. Poulles, chappons si portoient leur heaulme [étaient à l'abri de la maraude], Vigiles de Charles VII, t. II, p. 177, dans LACURNE. Dieux ! qu'il a dessoubz son heaume, Patelin, v. 997.

XVIe s. Ce que nos anciens appellerent heaume, on l'appella sous François 1er armet ; nous le nommons maintenant habillement de teste ; qui est une vraye sottise de dire par trois parolles ce qu'une seule nous donnoit, Pasquier, VIII, p. 662, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, haime ; namur. hèaume ; provenç. elme, elm ; esp. yelmo ; port. et ital. elmo ; du germanique : anc. haut allem. helm ; anc. scand. hiâlmr ; goth. hilms.