« innover », définition dans le dictionnaire Littré

innover

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innover

(i-nno-vé) v. a.
  • 1Changer par esprit et désir de nouveauté. Je n'entreprends pas de faire un traité entier de l'orthographe et de la prononciation, et me contente d'avoir donné ce mot d'avis touchant ce qui a été innové, Corneille, Préf. de : le Théâtre de P. Corn. édit. de 1682. Laissez votre vocabulaire, Abandonnez votre grammaire, N'innovez ni ne faites rien En la langue, et vous ferez bien, Ménage, Requête des dict. à l'Acad. Par ce moyen, on n'innovait rien à Constantinople, mais on n'avait pas plus innové à Nicée, Bossuet, 1er avert. § 30.

    Absolument. Introduire des nouveautés, des changements. Quelque chose de plus violent se remuait dans le fond des cœurs : c'était un dégoût secret de tout ce qui a de l'autorité, et une démangeaison d'innover sans fin, après qu'on en a vu le premier exemple, Bossuet, Reine d'Anglet.

  • 2Introduire par innovation (sens qui a vieilli). Les riches crièrent hautement, quand T. Gracchus voulut leur faire rendre des terres acquises contre la loi, qu'on innovait un département [partage] d'héritages qui allait mettre la république en combustion, St-Réal, Conjur. des Gracques.

HISTORIQUE

XVIe s. Minerve eut les premiers sentements D'innover [inventer] bastons de guerre, Marot, J. V, 299. Il ne faut pas innover à chacune fois ni à tout propos pour legiere chose, Calvin, Inst. 969. L'appetit et convoitise de tout innover, changer et remuer, Calvin, ib. 1197. Le premier article estoit de faire envers le roy, qu'il promist de ne rien innover en Italie, Du Bellay, M. 182. Le maniement et employte des beaux esprits donne prix à la langue, non pas en l'innovant tant comme la remplissant de plus vigoureux et divers services, l'estirant et ployant, Montaigne, III, 353.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et esp. innovar ; ital. innovare ; du lat. innovare, de in… 2, et novare, renouveler, de novus, neuf.