« joncher », définition dans le dictionnaire Littré

joncher

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

joncher

(jon-ché) v. a.
  • 1Parsemer de jonc, et, par extension, de toutes sortes de feuilles, de branches. On joncha les rues d'herbes et de verdure. Cinq ou six fleurs dont la table est jonchée, La Fontaine, Faucon.

    Fig. Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis, Beaumarchais, Mar. de Fig. V, 3. Ce bonheur que l'ivresse cueille, De nos fronts tombant feuille à feuille, Jonchait le lugubre chemin [de nos jours], Lamartine, Méd. II, 1.

  • 2Étendre çà et là sur le sol en grande quantité. Les débris dont l'ouragan avait jonché le sol. Le champ de bataille était jonché de près de trente mille morts ou mourants, Voltaire, Louis XIV, 21. De la dépouille de nos bois L'automne avait jonché la terre, Millevoye, Élég. I, 1.
  • 3Se joncher, être jonché. Les rues se jonchèrent rapidement de feuilles et de fleurs.

HISTORIQUE

Là veïssiez la terre si junchée…, Ch. de Rol. CCXLVI.

XIIe s. Des abattus est la terre junchée, Roncisv. p. 137. E li liz sainz Thomas esteit apareilliez Desus un chaelit qui tut esteit quiriez, D'une cuilte purpointe, d'un poi d'estrain junchiez E de chiers linges dras e blancs e deliez, Th. le mart. 102.

XIIIe s. Et les rues jonchies d'erbe très nettement, Berte, IX. Et joncheroient lor maisons, Quand vendroit la froide saisons, De bele paille nette et blanche, la Rose, 17875.

XVe s. Il entra en sa chambre, et la trouva toute jonchée de verdure fraische et nouvelle, Froissart, III, IV, 23.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. juncar, jonchar ; portug. juncar ; ital. giuncare ; du lat. juncare, de juncus, jonc.