« loterie », définition dans le dictionnaire Littré

loterie

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loterie

(lo-te-rie) s. f.
  • 1Sorte de jeu de hasard où se font des mises, pour lesquelles on reçoit des billets portant des numéros ; le ou les numéros sortants donnent droit à un lot ou à la propriété d'un objet. Faire une loterie. Mettre une terre en loterie.
  • 2Jeu de hasard, établi par quelques gouvernements, qui a 90 numéros, et où la mise se fait sur un numéro (extrait), sur deux (ambe), sur trois (terne), sur quatre (quaterne), ou sur cinq (quine). Le gain de la mise est plus grand pour un ambe que pour un extrait, pour un terne que pour un ambe, et ainsi de suite. Il fut proposé d'attirer la cupidité publique par des loteries, Saint-Simon, 77, 258. Le grand art du faiseur de loterie est de présenter de grosses sommes avec de très petites probabilités, Buffon, Homme, Arith. morale.

    En France, un arrêt du conseil d'État du 30 juin 1776 supprima toutes les loteries particulières, et en créa une sous la dénomination de loterie royale de France ; cette spéculation immorale a été abolie à partir du 1er janvier 1836.

    Fig. Le monde est une loterie, le hasard règle la plupart des choses de ce monde. Ce commerce est une loterie, et chacun est séduit par l'espérance d'un billet noir, Montesquieu, Esp. XX, 6. [Les longévités] ce sont les gros lots dans la loterie universelle de la vie, Buffon, Probabilités de vie. Lorsqu'au tirage de la grande loterie des révolutions chacun ouvre son billet, il se fait une amère et ironique distribution des dons de la fortune, Chateaubriand, Stuarts, Charles II. À cette loterie où la vie est l'enjeu, Mon cœur passionné mettrait trop ou trop peu, Lamartine, Joc. I, 42.

    Fig. C'est une loterie, c'est une affaire de hasard.

    C'est un terne à la loterie, c'est un avantage, un bien que le hasard seul procure, et sur lequel on ne peut guère compter.

  • 3Sorte d'amusement de société à l'aide duquel on distribue, sous forme de loterie, de petits cadeaux aux personnes présentes, et particulièrement aux dames. 30 août 1685 : le roi fit une petite loterie pour la maison royale ; Mlle de Blois eut le gros lot ; il y avoit de l'argent et des bijoux dans la loterie, et même quelques billets noirs qui n'étaient que de plaisanterie, Dangeau, I, 214. 12 février 1686 : …une manière de loterie et de banque… Mme de Béringhen eut le gros lot que le roi avait donné gratuitement, et Sa Majesté, qui avait des billets, en ayant trouvé un noir, l'envoya sur l'heure à Mlle de Rambures : c'était un miroir d'argent fort beau, Dangeau, p. 294.
  • 4Nom d'un jeu de cartes, dont les règles et les termes sont analogues à ceux de la loterie proprement dite.

ÉTYMOLOGIE

Lot, par l'intermédiaire d'un verbe fictif loter, faire des lots.