« ménestrel », définition dans le dictionnaire Littré

ménestrel

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ménestrel

(mé-nè-strèl) s. m.
  • Nom, dans l'âge féodal, des poëtes et musiciens qui allaient de châteaux en châteaux, chantant des vers et récitant des fabliaux. Il y avait le ménestrel poëte et improvisateur, puis le ménestrel chantant, enfin le ménestrel joueur d'instrument ; il y avait les grands et les petits ménestrels, comme nous eûmes plus tard les grands et petits violons ; enfin, si je citais les instruments de musique, je parlerais d'un ménestrel de vielle, d'un ménestrel de harpe en 1360…, De Laborde, Émaux, p. 386.

HISTORIQUE

XIIe s. Li reis Salomun tramist ses messages al rei Yram, e preiad que un menestrel [ouvrier] bon li enveiast ki en seust e maistres fust de orfaverie, Rois, p. 252.

XIIIe s. Menestrel [musiciens] s'apareillent pour faire leur mestier, Berte, X. Avint il [Richard] avoit longuement tenu un menestrel, qui nés estoit devers Artois, et avoit nom Blondiaus, Chr. de Rains, p. 53.

XIVe s. Sachent tuit que Philippe Lespieur eust fait semondre en cause de heritage Guillaume Guiart, menesterel de bouche [joueur d'instruments], Bibl. de l'Éc. des chartes, 2e série, t. III, p. 13. Comme du jugleur, et de l'ymagier, et de chascun menesterel en son artifice, Oresme, Eth. IX, 15.

XVe s. Le diner fut grand et bel, et bien estoffé de toutes choses ; et y ot là grand foison de menestrieux qui firent leur mestier, Froissart, II, III, 41. À Gracieuse Alegre, menesterelle du pays d'Espagne, pour sa pension, De Laborde, Émaux, p. 386.

ÉTYMOLOGIE

Thème fictif, ministrellus pour menestrel, ou ministerellus pour menestereus, dimin. du lat. minister (voy. MINISTRE) ; provenç. menestral, artisan.