« magistère », définition dans le dictionnaire Littré

magistère

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magistère

(ma-ji-stè-r') s. m.
  • 1La dignité du grand maître de l'ordre de Malte.

    Le temps du gouvernement d'un grand maître.

  • 2 Terme de pharmacie. Nom donné à des composés ordinairement minéraux auxquels on supposait des vertus supérieures, qu'on tenait tout préparés dans les pharmacies, dont souvent la préparation était secrète, et qu'on nommait ainsi parce que c'étaient des choses de maître, des préparations magistrales. Elle faisait des élixirs, des teintures, des baumes, des magistères, Rousseau, Confess. II.

    Magistère de bismuth, sous-azotate de bismuth, blanc de fard. Le seul magistère de bismuth suffisait pour toute la dépense de la maison ; ce magistère n'est pourtant pas un remède, c'est ce qu'on appelle du blanc d'Espagne ; il était seul alors dans Paris qui possédât ce trésor, Fontenelle, Leméry.

    Magistère de jalap, résine de jalap.

    Magistère de soufre, soufre obtenu par précipitation d'un sulfure.

HISTORIQUE

XIIe s. Li saint homme, com plus sont stanceneit [fatigués] de la posteit [puissance] de cest munde, tant soi mettent plus desoz grant magistere de pense [pensée], Job, p. 472.

XIIIe s. De toz trois [je] ne vous sai plus dire, Fors tant que tout par maïstire Veut li premiers m'amor avoir, Lai du conseil. Por quoi ne vous maint [loge, demeure] ausi près Li biaus parlers com li mesdires ? En est ce mauvès maïstires ? Oïl, certes, lais et vilains, ib.

XVIe s. Que les alchimistes ne vantent plus leurs secrets, qu'ils ne disent plus qu'avec leurs especes chimiques, leurs essences simples ou composées, leurs magisteres et leur elixir, ils feront des merveilles, Sully, Mém. t. IV, p. 314, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. magisteri ; espagn. et ital. magisterio ; du lat. magisterium, de magister, maître (voy. MAÎTRE).