« maniéré », définition dans le dictionnaire Littré

maniéré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

maniéré, ée

(ma-nié-ré, rée) part. passé de maniérer
  • 1Plein de manière, d'affectation. Cet homme est fort maniéré. Elle en fera des singes maniérés ou d'étourdis polissons, Rousseau, Ém. V. Fi des coquettes maniérées ! Béranger, Jeannette.

    Il se dit des choses. Il y a [au théâtre] une certaine dignité maniérée dans le geste et dans le propos, qui ne permet jamais à la passion de parler exactement son langage, Rousseau, Hél. II, 17. Ce ton maniéré du pays de Vaud où les femmes prennent le bel esprit pour l'esprit du monde et ne savent parler que par épigrammes, Rousseau, Confess. III.

  • 2En littérature, en peinture, en sculpture, etc. qui a de la manière, où il y a de la manière. Des figures, des draperies maniérées. Cet édifice est d'un goût maniéré. Lamotte était moins étudié que Fontenelle dans sa prose ; mais, dans ses fables, toutes les fois qu'il a voulu être naïf, il a été maniéré, Marmontel, Élém. de litt. Œuv. t. V, p. 92, dans POUGENS. Les finesses du langage de Racine n'ont jamais rien de maniéré ni d'affecté : c'est la grâce unie à la noblesse ; c'est la plus élégante facilité, Marmontel, ib. t. VII, p. 464.
  • 3 S. m. Le maniéré, le style, le genre maniéré. Le contraste mal entendu est une des plus funestes causes du maniéré, Diderot, Essai sur la peint. ch. 1. Le maniéré, toujours insipide, l'est beaucoup plus en marbre ou en bronze qu'en couleur, Diderot, Observ. sur la sculpt. Œuv. t. XV, p. 310.

    Aujourd'hui on le dit même des personnes. Cet écrivain est un maniéré. L'école des maniérés.

REMARQUE

Conrart avait essayé d'introduire maniéreux ; mais le mot ne prit pas.