« maussade », définition dans le dictionnaire Littré

maussade

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maussade

(mô-sa-d') adj.
  • 1Qui est de mauvais goût, déplaisant, mal fait, en parlant des choses. Cet habit est fort maussade. Ce bâtiment est maussade. Cette tragédie, cette comédie est fort maussade. Il a publié un livre assez maussade. J'y trouvai [dans une chambre à la Bastille] un petit lit assez propre… et une espèce de grabat pour coucher Rondel ; elle le trouva maussade et s'en plaignit ; on lui dit que c'étaient les lits du roi et qu'il fallait s'en contenter, Staal, Mém. t. II, p. 97.
  • 2Qui est de mauvaise grâce, en parlant des personnes. Un enfant maussade. Le vin s'aigrit dans mon gosier Chez un traiteur maussade, Béranger, Él. de la rich.

    Il se dit des choses. Un caractère maussade. Un travail maussade. Dont la maussade mine Ressemble un de ces dieux des couteaux de la Chine [couteaux à tête de marmouset], Régnier, Sat. X.

    Le temps est maussade aujourd'hui, c'est-à-dire il ne fait pas beau, le temps est couvert et sombre.

  • 3 S. f. La maussade, espèce d'entomostracé du genre cypris.

HISTORIQUE

XIVe s. Et celui qui deffaut, il est dit aggreste et malsade ou malgracieux, Oresme, Eth. 50.

XVe s. Il vous a les yeux endormis, Rouges, et le corps tant maussade, Penchant devant, la couleur fade, Coquillart, Monol. de la botte de foin. Belle suer, et dire vous ose Que vous estes forment [fortement] malade, Et devant Dieu lede et malsade, Mir. de Ste-Geneviève.

XVIe s. Je veois avecques despit, en plusieurs mesnages, monsieur revenir maussade et tout marmiteux du tracas des affaires, environ midy, Montaigne, IV, 105.

ÉTYMOLOGIE

Mau pour mal, et l'anc. adj. sade, qui signifiait agréable. Sade vient du lat. sapidus, qui a du goût (voy. SAPIDE).