« mesquin », définition dans le dictionnaire Littré
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mesquin, ine
- 1Qui est de pauvre et chétive apparence. Mine mesquine. Air mesquin.
On montrait, il n'y a pas encore longtemps, dans un petit collége de Paris, la chambre très mesquine que le futur cardinal [Dubois] y habitait ; cette chambre n'était pas aussi révérée que l'a été celle d'Érasme au collége de Montaigu
, D'Alembert, Art. du card. Dubois.Fig. en parlant des arts du dessin, pauvre, maigre, de mauvais goût. Dessin mesquin. La manière de ce peintre est mesquine.
Celui [le temple à Jérusalem] de Zorobabel était petit, bas, mesquin, sans proportions, sans architecture ; il ne méritait pas la curiosité de Pompée
, Voltaire, Philos. Hérode et sa vie privée. - 2En parlant des choses, qui n'a point les qualités de grandeur, de largeur. Politique mesquine. Idée mesquine.
- 3Qui fait des mesquineries, des épargnes sordides.
On accuse quelquefois les gens raisonnables et économes d'être mesquins
, Dict. de l'Acad.En parlant des choses, qui porte la marque de la mesquinerie.
Le présent qu'il vous fait ne le ruinera pas, il est bien mesquin
, Marivaux, Jeux de l'am. et du has. III, 6.La vie triste et mesquine des pères est presque toujours la source du désordre des enfants
, Rousseau, Hél. V, 2.
HISTORIQUE
XIIe s. Et li viel homme et li jeune mesquin
, Ronc. 155.
XIIIe s. Com cele qui ne fine [cesse] De servir plus à gré qu'une povre meschine
, Berte, LVI.
XIVe s. Or me veilliez oïr, chevalier et meschin ; Bourjoises et bourjois, prestres, clers, jacobin, Et je vous chanterai commencement et fin De la vie vaillant Bertran du Guesclin
, Guesclin. 5.
XVe s. Elle estoit meschine, faisant le menage commun, comme les lits, le pain, et autres telles affaires
, Louis XI, Nouv. XVII.
XVIe s. Dont quant ce vice entre en dame ou meschine, Tant plus vieillit et tant plus s'enracine
, Marot, J. V, 198.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, meskène, servante ; Hainaut, méquéne, servante ; provenç. mesquin, chétif, misérable, faible, délicat ; cat. mesqui ; esp. mezquino ; port. mesquinho ; ital. meschino ; anc. franç. meskin. meskine, meschin, meschine, jeune garçon, jeune fille, serviteur, servante ; de l'arabe maskin, pauvre, par l'intermédiaire de l'espagnol. La série des sens est : pauvre, chétif, puis jeune garçon, jeune fille, considérés comme faibles par l'âge, et, par suite, serviteur, servante. Le sens actuel de mesquin se déduit facilement du sens étymologique ; mais il est singulier qu'il n'y en ait aucune trace dans les anciens textes.