« messie », définition dans le dictionnaire Littré

messie

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messie

(mè-sie) s. m.
  • 1Le Christ promis de Dieu dans l'Ancien Testament. La venue du Messie. Noé a vu la malice des hommes au plus haut degré ; et il a mérité de sauver le monde en sa personne, par l'espérance du Messie, dont il a été la figure, Pascal, Pens. XI, 5 bis, éd. HAVET. Le Messie a toujours été cru, Pascal, ib. 7. Les Juifs charnels n'entendaient ni la grandeur ni l'abaissement du Messie prédit dans leurs prophéties, Pascal, ib. XV, 4. Les Juifs, en le tuant pour ne pas le recevoir pour Messie, lui ont donné la dernière marque de Messie, et, en continuant à le méconnaître, ils se sont rendus témoins irréprochables, Pascal, ib. XVIII, 13. Cette religion, qui consiste à croire que l'homme est déchu d'un état de gloire et de communication avec Dieu en un état de tristesse, de pénitence et d'éloignement de Dieu, mais qu'après cette vie nous serons rétablis par un Messie qui devait venir, a toujours été sur la terre, Pascal, ib. t. I, p. 308, éd. LAHURE. Là nous voyons le Messie précédé par son précurseur, Bossuet, Hist. II, 4. Nous voilà enfin arrivés à ces temps tant désirés par nos pères, de la venue du Messie ; ce nom veut dire le Christ ou l'Oint du Seigneur ; et Jésus-Christ le mérite comme pontife, comme roi et comme prophète, Bossuet, ib. I, 10. Être attendu, venir, être reconnu par une postérité qui dure autant que le monde, c'est le caractère du Messie en qui nous croyons, Bossuet, ib. II, 13.

    Fig. et familièrement. Il est attendu comme le Messie, on l'attend avec une grande impatience.

  • 2Seconde venue du Messie, la seconde venue du Christ à la consommation des siècles. Les imaginations effrayées crurent que cette étoile [une nouvelle étoile au ciel] était celle qui jadis conduisit les mages, et que sa nouvelle apparition annonçait la fin du monde et la seconde venue du Messie, Bailly, Hist. astron. mod. Disc. astrol. t. I, p. 417, dans POUGENS.
  • 3Faux Messies, Hébreux qui, vers la fin de l'État juif, se donnèrent pour le Messie promis. Tous les faux Messies, et surtout Barcochébas, prenaient le titre d'envoyé de Dieu ; mais Barcochébas lui-même n'exigea point d'adoration, Voltaire, Dict. phil. Adorer.

    On met une grande M à Messie.

ÉTYMOLOGIE

Lat. messias, du syriaque meshiha, oint, de l'hébreu mesha, oindre ; en grec, χριστός.