« monopole », définition dans le dictionnaire Littré

monopole

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monopole

(mo-no-po-l') s. m.
  • 1Trafic exclusif, fait en vertu d'un privilége. Qu'est-ce donc que le monopole ? c'est le privilége exclusif d'un citoyen sur tout autre de vendre ou d'acheter, Raynal, Hist. phil. XIX, 6. En quelque contrée que le monopole ait eu lieu, qu'y a-t-il produit ? la dévastation, Raynal, ib.

    Fig. Cet écrivain semble s'être réservé le monopole de l'injure.

    Commerce que le gouvernement fait d'une seule marchandise, avec interdiction à tout particulier de s'en mêler. Le monopole du tabac.

    Adj. Dans une industrie monopole, il faut qu'une initiative éclairée réalise, par son action incessante, les effets qui, sous le régime de libre concurrence, dérivent naturellement de la loi de l'offre et la demande, G. Marqfoy, Des réformes nécess. en télégr. 1866, p. 3.

  • 2Privilége accordé à des personnes pourvues du droit exclusif d'occuper certaines places, comme les agents de change, les courtiers, etc.
  • 3 Fig. Il se dit de certains droits possédés exclusivement par un petit nombre de citoyens. Dans cette constitution les droits électoraux sont un monopole de quelques privilégiés.
  • 4Convention inique entre des marchands pour accaparer et pour vendre plus cher une marchandise. Si on ne trouvait plus à propos pour éviter toute occasion de monopole…, Vauban, Dîme, p. 108. Des marchands si accrédités feraient toutes sortes de monopoles, Montesquieu, Esp. V, 8.
  • 5Abusivement et anciennement. Imposition onéreuse établie sur les marchandises. La plupart des bestiaux eussent péri faute de nourriture, on mit dessus un nouveau monopole, Saint-Simon, 223, 266.

HISTORIQUE

XIVe s. Quant un tout seul vent aucunes choses en une cité ou pays, c'est monopole, Oresme, Thèse de MEUNIER. Faire monopole d'aucunes choses vendables, Oresme, ib. Assemblées, unions, monopoles [intrigues] et conspirations encontre mesdis seigneurs et le bien publique, Ordonn. des rois, t. III, p. 411.

XVe s. Pour aucunes conspirations, monopoles et conjuroisons longtemps apensées et contrepensées, Du Cange, apensatus.

XVIe s. Quant au reste e vostre lettre qui concerne certains particuliers retirez en cette ville accusez et convaincus de crimes atroces, d'avoir fait des traittés et monopoles contre la France…, D'Aubigné, Vie, CXLV.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. monopoli ; espagn. et ital. monopolio ; du lat. monopolium, qui vient de μονοπώλιον, de μόνος, seul, et πῶλειν, vendre.