« motet », définition dans le dictionnaire Littré

motet

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

motet

(mo-tè ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des mo-tè-z agréables ; motets rime avec traits, succès, paix, etc.) s. m.
  • 1 Au XIIIe siècle, composition harmonique à deux, trois ou quatre parties, le plus souvent à trois, ayant habituellement pour ténor un fragment de plain-chant, quelquefois un air populaire, avec lequel devaient s'harmoniser les autres parties, selon que le ténor ou l'une des parties servaient de base harmonique, Coussemaker. Le motet semble dans l'esprit du musicien avoir été une composition dans laquelle on avait la prétention de donner un rôle particulier à chacune des parties dont la réunion devait créer un ensemble harmonique analogue à celui que les artistes modernes sont quelquefois parvenus à produire dans certains trios, quatuors ou chœurs d'opéras, Coussemaker, l'Art harmonique, p. 60.
  • 2Aujourd'hui, morceau de musique sur des paroles religieuses latines destiné à être exécuté à l'église, sans faire partie du service divin. Laurenzani fait de beaux motets, La Bruyère, XIII. On a exécuté depuis peu un motet à grands chœurs qui a fait beaucoup de bruit, du moins dans la salle où l'on chantait, Voltaire, Lett. Cather. 58.

HISTORIQUE

XIIIe s. …Savoir se bon seroit Qu'il feïst rimes joliettes, Motez, fabliaux, ou chançonnetes, Qu'il vueille à s'amie envoier Por li chevir et apaier, la Rose, 8380. Et nequedent se Rustebues, Qui nous connoist bien a dix ans, Voloit dire deux motès nues [deux petits mots neufs], Mès qu'au dire fust voir disanz, Rutebeuf, 216.

XVIe s. Lors sont ouyz aux mansions divines, Maints beaulx motetz et chansons celestines, Marot, J. V, 55. La Barre s'en va avec ce motet [petit mot], Carloix, VIII, 14.

ÉTYMOLOGIE

Diminutif de mot ; ital. mottetto. On trouve aussi le diminutif motot.