« neiger », définition dans le dictionnaire Littré

neiger

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

neiger

(nè-jé. Le g prend un e devant a : il neigeait) v. n. impers.
  • 1Tomber, en parlant de la neige. Il a neigé toute la journée. Nous avons vu neiger dans le mois de mai. Il neigeait, il neigeait toujours : la froide bise Sifflait…, Hugo, l'Expiation.

    Cela est vrai comme il neige, se dit d'une assertion fausse.

  • 2 Par extension, tomber comme de la neige. Quand novembre de brume inonde le ciel bleu, Que le bois tourbillonne et qu'il neige des feuilles, Hugo, Orient. 41.
  • 3 Fig. et familièrement. Il a neigé sur sa tête, il a les cheveux blancs. Les ans font-ils neiger sur nous, à nos yeux tout se décolore, Béranger, Bonne maman.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

    PROVERBE

    Quand il neige sur la montagne, il fait bien froid aux vallées.

REMARQUE

Chateaubriand a fait un verbe actif de neiger : La lune neige sa lumière, Chateaubriand, Mémoires, vol. XI, p. 37.

HISTORIQUE

XIIe s. E Trifon aparailla chevalerie por venir cele nuit, e il avoit moult neigé, e ne vint mie, Machab. I, 13.

XIIIe s. Ele est simple et molt bien polie, Et plus blanche que nois [neige] negie, Lai d'Ignaurès. Et sachiés que il negoit et gieloit à celui point que il se parti de la ville, H. de Valenciennes, 14.

XVe s. Femme n'est qui plus m'ait chier, Pour ce que mon corps est vain ; Bien sçay quant il doit negier Ou plouvoir, tout de certain, Deschamps, Poés. mss. f° 221.

XVIe s. Or… d'adventure… negeoit, de maniere que la pluspart du monde s'estoit retirée au dedans des maisons, Amyot, Pélop. 15. Jà cinquante et six ans ont neigé sur ma teste, Il est temps de laisser les vers et les amours, Ronsard, 305.

ÉTYMOLOGIE

Neige ; Hainaut, niver ; namur. nîver ; provenç. et espagn. nevar ; ital. nevare.