« omettre », définition dans le dictionnaire Littré

omettre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

omettre

(o-mè-tr'. Il est de tradition, quand on dit le vers de Racine, Plaid. III, 3 : Je vais, sans rien omettre et sans prévariquer, Compendieusement énoncer, expliquer… qu'on prononce pédantesquement obmettre) v. a.

Se conjugue comme mettre.

  • 1Manquer à faire, à dire une chose. N'omettre à demander aucun des axiomes parfaitement évidents et simples, Pascal, Esprit géom. II. Je ne dois pas omettre en ce lieu que le P. Bourgoing a été longtemps confesseur de monseigneur le duc d'Orléans, Bossuet, Bourgoing. Je ne puis décrire toutes les grandes actions de M. de Turenne, et je voudrais n'en omettre aucune, Fléchier, Tur. Sans rien omettre de ses dévotions, Marie-Thérèse avait toute la complaisance qu'une femme doit à son époux, Fléchier, Mar.-Thér. On ne doit pas omettre que dans les divertissements des Amants magnifiques il se trouve une traduction de l'ode d'Horace donec gratus eram tibi, Voltaire, Vie de Molière.

    Absolument. Il affirme, et les autres ne nient pas, ils omettent, Voltaire, Philos. Somm. des quatre évang.

  • 2Omettre quelqu'un, ne pas le comprendre dans une énumération. Il ne faut pas omettre Lucain, dont le génie original a ouvert une route nouvelle ; il ne doit à personne ni ses beautés ni ses défauts, Voltaire, Ess. poés. ép. 4.
  • 3S'omettre, v. réfl. Être omis. Me faire écrire aux occasions chez le maréchal [de Villeroy], ce qui ne s'omet qu'en brouillerie ouverte, Saint-Simon, 392, 59.

REMARQUE

Omettre se construit avec à ou de : il a omis de faire cela ou à faire cela.

HISTORIQUE

XVIe s. Agis ayant, par despit, omis à faire le sacrifice accoustumé, Amyot, Lyc. 18. Et cependant ilz omettoient à dire ce qui estoit en luy le plus beau et le plus grand, Amyot, Péric. 73.

ÉTYMOLOGIE

Lat. omittere, de ob, et mittere (voy. METTRE).