« palissade », définition dans le dictionnaire Littré

palissade

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palissade

(pa-li-sa-d') s. f.
  • 1 Terme de fortification. Rangée de pièces de bois destinées à fermer la gorge d'un ouvrage, à arrêter l'ennemi au fond du fossé ; elles sont, en général, formées par des bûches triangulaires, plantées verticalement, espacées d'une dizaine de centimètres et réunies par un liteau horizontal. Les ennemis, voyant la palissade à demi ouverte et des travailleurs passés au delà, ont couru à eux, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 177, dans POUGENS.

    Palissades crénelées, celles qui sont ouvertes d'espace en espace, de manière à former des embrasures.

    Par extension. Le 22 mars 1622, ayant été remontré au conseil comme le feu prince de Condé, désespérant de pouvoir réduire à son obéissance la ville de Brouage, tâcha d'en perdre le havre par le moyen d'une palissade d'un grand nombre de navires qu'il fit mettre à fonds de travers ledit havre…, Le P. Fournier, dans JAL.

  • 2Chacun des pieux qui forment la palissade. Toute l'armée ensuite démolit le mur, arracha les palissades du retranchement, et les emporta, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 662, dans POUGENS.
  • 3Rangée d'arbres qu'on plante à la ligne et dont on laisse croître les branches dès le pied, avec le soin de les tondre pour en faire une espèce de mur. Les grenadiers, les orangers, les limoniers y font les palissades des grands chemins, Retz, Mém. t. III, liv. IV, p. 484, dans POUGENS. Les petites et les grandes palissades sont parées de ces belles nuances de l'automne dont les peintres font si bien leur profit…, Sévigné, 2 nov. 1679. On ôte [en déboisant] aux vallons leurs engrais naturels et aux campagnes les palissades qui les abritent des grands vents, Bernardin de Saint-Pierre, Étude V.

    Palissades de charmille, d'ifs, etc. palissades faites pour cacher certains murs désagréables à la vue.

    On fait des palissades dans les cultures de plantes étrangères avec des thuyas, vignes ou autres arbres dirigés ordinairement de l'est à l'ouest pour protéger certains semis ou certaines plantes délicates.

    Palissades d'appui, palissades faites d'arbustes, tels que le jasmin, le phyllirea, etc. et servant à revêtir les appuis des terrasses.

    Treillage de palissade, toute partie de treillage isolée, dans un jardin.

  • 4Se dit également d'une clôture en planches, en perches ou en échalas.
  • 5Espalier (vieilli en ce sens). C'est à lui à les tailler [les arbres] avec art, pour leur faire faire de belles palissades, Dict. des arts et mét. Jardinier.

HISTORIQUE

XVIe s. Je trouve mauvais que vos palissades soient toutes de fruictiers ; les espailliers de buis ont bien autre apparence, D'Aubigné, Faen. I, 13. La Galiotte passa hasardeusement aux coups de canon de la caraque du prince et autres navires qui faisaient palissade d'une coste à l'autre, D'Aubigné, Hist. II, 48. Ce vaisseau de sa necessité fit vertu, et, s'estant accommodé de palissades, fut un ferme blocu pour oster aux assiegez les commoditez, D'Aubigné, ib. II, 301. Telle ordonnance de fruitiers est appelée espalier et palissade, par laquelle les arbres plantés en haie s'entre-embrassent et s'entre-lient les uns lei autres, De Serres, 648.

ÉTYMOLOGIE

Palisser ; cat. palissada ; esp. palizada ; ital. palizzata.