« paon », définition dans le dictionnaire Littré

paon

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

paon

(pan) s. m.
  • 1Oiseau domestique d'un beau plumage, qui a une petite aigrette sur la tête et une longue queue couverte de marques en forme d'yeux, ordre des gallinacés, genre paon domestique, pavo cristatus, L. Un paon muait, un geai prit son plumage, La Fontaine, Fabl. IV, 9. Les paons ne sont pas plus vains, les colombes ne sont pas plus voluptueuses, les tortues ont moins de paresse, Voltaire, Zadig, 6. Nous voyons que les paons sont comptés parmi les choses précieuses que la flotte de Salomon rapportait tous les trois ans, Buffon, Ois. t. IV, p. 9. Si l'empire appartenait à la beauté et non à la force, le paon serait sans contredit le roi des oiseaux, Buffon, ib. Nous lui demandâmes ce que signifiaient deux paons de bronze placés aux pieds de la statue ; il nous dit que ces oiseaux se plaisent à Samos, qu'on les a consacrés à Junon, qu'on les a représentés sur la monnaie courante, Barthélemy, Anach. ch. 74. Après lui vient le paon de lui-même ébloui ; Son plumage superbe, en cercle épanoui, Déploie avec orgueil la pompe de sa roue : Iris s'y réfléchit, la lumière s'y joue, Delille, Paradis perdu, VII.

    Chez les premiers chrétiens, symbole de la résurrection, Martigny, Dictionnaire antiq. chrét.

    Terme du moyen âge. Vœu du paon, vœu par lequel on s'engageait à prendre les armes ou à terminer quelque entreprise, ainsi nommé parce qu'il se faisait à table sur un paon rôti qu'on servait.

    Fig. et familièrement. Glorieux comme un paon, très glorieux. En entrant dans son cabinet, je le trouvai glorieux comme un paon, plus joufflu que jamais, Marmontel, Mém. V.

    Fig. Le geai paré des plumes du paon, voy. GEAI.

    Fig. Prendre les plumes du paon, se faire honneur de ce qui ne nous appartient pas. Leurs pauvres petits noms [des gens qui en ont pris d'illustres], à quoi l'on ne penserait pas s'ils n'avaient point voulu prendre les plumes du paon, Sévigné, 19 juin 1695.

  • 2 Terme d'astronomie. Le Paon, constellation de l'hémisphère austral (avec une majuscule).
  • 3Espèce de papillon ; il y a le paon du jour et le paon de la nuit

    Demi-paon, espèce de papillon nocturne, nom vulgaire du sphinx ocellé.

  • 4Paon bleu, poisson du genre des labres.
  • 5Paon blanc, oiseau du Nord.

    Paon marin, l'oiseau royal ou grue couronnée.

    Paon sauvage des Pyrénées, le coq de bruyère.

    Paon d'Afrique ou de Guinée, demoiselle de Numidie.

    Petit paon sauvage, le vanneau commun.

  • 6Paon royal, variété d'œillet.

HISTORIQUE

XIIIe s. Nus chapelier de paon ne doit rien de chose qu'il vende ne qu'il achate apartenant à son mestier, Liv. des mét. 253. [Les Tafurs, troupe indisciplinée qui suivait les croisés] Plus aiment char de Turc que paons empevrés, Ch. d'Ant. v, 79.

XVIe s. Faisans, faisandeaulx, pans, panneaulx…, Rabelais, IV, 59.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. paivô ; Berry, pante, femelle du paon ; provenç. pao, paho, paon ; catal. pago ; esp. pavon ; portug. pavão ; ital. pavone ; du lat. pavonem ; grec, ταώ, que Lassen, par une conjecture bien hasardée, est tiré par Lassen du sanscrit çikhi, prononcé dans le Décan ticki.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PAON. Ajoutez :
7 Nom, dans l'Oise, du coquelicot, les Primes d'honneur, Paris, 1872, p. 64.

PAON. Ajoutez : - HIST. XIVe s. Sur l'erbe [un paon] s'est aresteüz Devant la poue enmi la voie, Dits de Watriquet, p. 313. Li gentils paons honorez… Tant cointement le pas aloit, Après sa poe contoiant, ib.