« parodie », définition dans le dictionnaire Littré

parodie

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

parodie

(pa-ro-die) s. f.
  • 1Ouvrage, en prose ou en vers, où l'on tourne en raillerie d'autres ouvrages, en se servant de leurs expressions et de leurs idées dans un sens ridicule ou malin. La parodie est la fille de la rhapsodie [c'est-à-dire elle commença chez les Grecs à propos des rhapsodies d'Homère], Scaliger, dans RICHELET. On trouve dans les dernières éditions des œuvres de Boileau une parodie ingénieuse de quelques scènes du Cid ; on peut voir aussi, dans les poésies de Mme Deshoulières, une parodie d'une scène de la même tragédie, Dumarsais, Trop. III, 10. La parodie nous tourne en ridicule ; un Fréron nous déchire ; voilà tout le fruit d'un travail qui abrége la vie, Voltaire, Lett. d'Argental, 26 fév. 1756. Il [Marivaux] regardait avec raison les parodies comme propres à décourager les talents naissants, à contrister les talents reconnus, et à jeter sur le genre noble une espèce d'avilissement, toujours dangereux chez une nation frivole, qui pardonne, oublie et sacrifie tout, pourvu qu'on l'amuse, D'Alembert, Éloges, Marivaux.

    Fig. Là [dans la révolution anglaise] le drame de la liberté, ici [dans la Fronde] sa parodie, Chateaubriand, Les quatre Stuarts, Henriette-Marie.

  • 2 Particulièrement. Pièce de théâtre d'un genre burlesque, où l'on travestit une pièce d'un genre noble. Dominique et Legrand ont fait dans leur Agnès de Chaillot une spirituelle parodie de l'Inès de Castro de Lamotte-Houdard.
  • 3 Fig. Peinture fausse, exagérée, travestissement moqueur. Tout est [à Paris] colifichet, pompon et parodie : Le monde, comme il est, me plaît à la folie, Gresset, Méchant, II, 7.
  • 4Couplet, strophe lyrique composée tout exprès pour être chantée sur un air, sur une mélodie faite à l'avance. Louis XIV faisait sur-le-champ de petites parodies sur les airs qui étaient en vogue, Voltaire, Louis XIV, 28. Dans une musique bien faite, le chant est fait sur les paroles ; et, dans la parodie, les paroles sont faites sur le chant, Rousseau, Dict. de mus. Parodie.

    S'est dit, au XVIIIe siècle, de tous les vaudevilles faits sur les airs d'opéra de Lulli et de Rameau.

  • 5On a enfin donné le nom de parodie à des pièces qui, n'ayant plus aucune ressemblance avec l'original, l'analysent ou le résument en ridicule. Désaugiers a composé une amusante parodie de l'opéra de la Vestale de Spontini.

ÉTYMOLOGIE

Παρῳδία, de παρὰ, à côté, et ᾠδὴ, chant (voy. ODE).