« patibulaire », définition dans le dictionnaire Littré

patibulaire

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patibulaire

(pa-ti-bu-lê-r') adj.
  • 1Qui appartient au gibet. Les femmes du peuple ont une singulière superstition ; celles qui sont stériles s'imaginent que, pour devenir fécondes, il faut passer sous les corps morts des criminels qui sont suspendus aux fourches patibulaires, Buffon, Hist. nat. hom. Œuv. t. v, p. 77.

    Fig. Mine patibulaire, mine d'un homme digne de la potence. Ne vous souvenez-vous pas, madame, de la physionomie funeste de ce grand homme [Turenne] ? du temps que je ne l'aimais pas, je disais que c'était une physionomie patibulaire, Bussy-Rabutin, Lett. à Mme de Sév. 11 août 1675. Ce monsieur le commis a l'air patibulaire, Boursault, Merc. gal. II, 1.

    Inclinations patibulaires, inclinations qui conduisent à des actes dignes de la potence. Je n'ai pas, Dieu merci, les inclinations fort patibulaires, Molière, l'Avare, II, 1.

  • 2 S. m. Gibet. Le scélérat [renard]… Passa près d'un patibulaire ; Là, des animaux ravissants, Blaireaux, renards, hiboux… Pour l'exemple pendus…, La Fontaine, Fabl. XII, 23. Car de mettre au patibulaire Le corps d'un mari tant aimé, Ce n'était pas peut-être une si grande affaire, La Fontaine, Matr.

    Recueil de faits qui concernent les suppliciés.

HISTORIQUE

XVIe s. Ne voulut vuider ne rendre le fort, jusques à ce que, par le patibulaire dressé, eust claire congnoissance de la mort jugée de son frere, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, p. 19, dans LACURNE. Luy et sa trouppe se vindrent embuscher derriere la justice patibulaire dudit Terouenne, Du Bellay, M. 436.

ÉTYMOLOGIE

Lat. patibulum, sorte de gibet auquel on attachait les esclaves pour les battre de verges, de patere, être ouvert, étendu (voy. PATENT).