« piéton », définition dans le dictionnaire Littré

piéton

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

piéton, onne

(pié-ton, to-n') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui va à pied. J'ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants, et les piétons toujours gais, légers et contents de tout, Rousseau, Ém. v. Mais que Philis, qui longtemps fut piétonne, Ait des maux de cœur, des hoquets…, Pannard, Œuv. t. III, p. 338. C'est le piéton modeste, un bâton à la main, à qui la rêverie abrége le chemin, Delille, Jard. ch. II.

    Familièrement. Un bon piéton, un homme qui marche bien. Tudieu ! madame, vous êtes une excellente piétonne, Mme Devallivon, Misanthr. et repentir, III, 5.

    Adjectivement et par plaisanterie. Or donc, la piétonne ambassade De chez Latin, en cavalcade, Revint, chacun des mieux montés, Scarron, Virg. VII.

  • 2 Terme d'administration. Facteur rural, messager qui fait à pied le service de la poste dans les communes rurales.
  • 3Anciennement, soldat d'infanterie, fantassin. Polybe, après avoir marqué que la paye journalière des piétons était d'un peu plus de trois sols, ajoute que celle des centurions était de six sols et demi, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. XI, 1re part. p. 370, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XIVe s. Droit là se sont logiés gens d'armes et pietons, Et si font lor logis de branches de buissons, Guesclin. 21697. Et tout chil de Paris à cheval et pieton, Hugues Capet, v. 838.

XVIe s. Le dit Monstrelet appelle les dits soldats pietons, comme aussi M. du Bellay en son livre de l'art militaire, Brantôme, Cap. franç. t. IV, p. 37, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Génev. pioton ; wallon, piton ; provenç pezo, peon ; esp. peon ; port. peão, pião ; ital. pedone ; du lat. pedonem, qui a de grands pieds, et, par suite, qui va beaucoup à pied, de pes, pedis, pied.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PIÉTON. Ajoutez :
4 S. f. Piétonne, la sauterelle née depuis peu et qui est sans ailes. Les sauterelles se sont abattues sur tous nos centres de culture, et, dans quelques semaines, nous aurons peut-être à lutter contre leur progéniture : les piétonnes, dont tout le monde connaît la voracité, De Priztbuer, Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, Journ. offic. 1er juill. 1876, p. 4748, 3e col.