« picorée », définition dans le dictionnaire Littré

picorée

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picorée

(pi-ko-rée) s. f.
  • 1Action d'aller en maraude pour enlever des vivres. Le plus grand meurtre se fit, emmi les champs, de ceux qui étaient allés à la picorée, Malherbe, Le XXXIIIe livre de Tite Live, ch. 19. On a renouvelé les bans contre les soldats qui passent les gardes pour aller à la picorée, Pellisson, Lett. hist. t. II, p. 336, dans POUGENS.
  • 2 Par extension, action des écoliers et autres personnes qui dérobent des fruits dans leurs promenades. Ils font comme ces jeunes gens qui courent à la picorée, et qui mêlent indistinctement des fruits mûrs avec les fruits verts, Caraccioli, Lett. récréat. et mor. t. I, p. 99, dans POUGENS.

    Par analogie, se dit du butin des abeilles et d'autres animaux. Je m'amusais infiniment à les voir [les abeilles] revenir de la picorée, leurs petites cuisses quelquefois si chargées qu'elles avaient peine à marcher, Rousseau, Confess. VI.

    Fig. Votre œil chaud à la picorée [provocations amoureures], Régnier, Mac.

  • 3Le produit de la picorée. Quelquefois les piéges sont détendus sans que le gibier y soit resté ; cet accident est l'effet de la matoiserie des renards ; en avançant la patte par le côté de la planche, au lieu de s'engager sous la trappe, ils attaquent l'amorce, emportent, sains et saufs, la picorée, Chateaubriand, Amér. Chasse.

REMARQUE

Aujourd'hui, au sens militaire, picorée, picorer, picoreur, sont remplacés par maraude, marauder, maraudeur.

HISTORIQUE

XVIe s. Et si on veut savoir le nom de ces deux monstres, l'un se nomme Massacre et l'autre Picorée ; le premier, jamais on ne l'a peu rassasier de sang, ni le second de richesses, Lanoue, 57.

ÉTYMOLOGIE

Esp. picorea, picorée, du lat. pecus, troupeau (voy. PÉCORE). Comparez le bas-lat. pecorantes, ceux qui pillent les troupeaux.