« plancher », définition dans le dictionnaire Littré

plancher

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

plancher [1]

(plan-ché ; l'r ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des plan-ché-z unis) s. m.
  • 1Assemblage horizontal de solives recouvertes de planches, formant la séparation entre les étages d'une maison. À peine suis-je à deux cents pas du château [de Maisons, où Voltaire venait d'être malade de la petite vérole] qu'une partie du plancher de la chambre où j'avais été tombe tout enflammée, Voltaire, Lett. Breteuil, janvier 1724.

    Ouvrage de charpente établi sur l'aire d'un rez-de-chaussée.

    Plancher ordinaire, celui qui est fait de planches entières.

    Plancher de frise, celui dont les planches sont refendues.

    Plancher creux, celui dont la charpente est lattée par-dessus, à lattes jointives recouvertes d'une fausse aire, et de même par-dessous, pour former le plafond de l'étage inférieur.

    Plancher plein, celui dont les entrevous sont remplis de maçonnerie et enduits à fleur de solive.

    Charge de plancher, augmentation d'une certaine épaisseur, pour mettre un plancher de niveau avec d'autres.

    Faux plancher, plancher qu'on fait au-dessus du plancher principal pour diminuer la hauteur d'un appartement.

    Familièrement. Il faut soulager, décharger le plancher, se dit quand on veut faire entendre qu'il y a trop de monde en une chambre.

  • 2Le plancher sur lequel on marche. Un homme qui vit sans réflexion ne regarde la terre que comme le plancher de sa chambre, Fénelon, Exist. 10.

    Fig. Leurs pieds… Un superbe plancher des étoiles se font, Malherbe, I, 4. Le triomphe est la plus belle chose du monde, les vive le roi ! les chapeaux en l'air au bout des baïonnettes… mais le plancher de tout cela est du sang humain, de la chair humaine, Lett. du marq. d'Argenson, écrite du champ de bataille de Fontenoi, dans VOLT. Comment. hist. sur les œuvres de l'auteur de la Henriade.

    Fig. Il n'est rien tel que le plancher des vaches, voy. VACHE.

  • 3Le haut, la partie supérieure d'une chambre. Et que ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière, Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière, Boileau, Lutr. I.

    Familièrement. Vous me feriez sauter au plancher, vous abusez de ma patience.

  • 4Se dit de toutes les divisions intérieures et horizontales qui, dans un poêle, servent à séparer le feu, l'air froid, l'air chaud et la fumée.
  • 5 Terme de marine. Plate-forme d'une chambre, d'une soute, etc.
  • 6 Terme d'anatomie. Surface inférieure d'une cavité quelconque. Plancher des fosses nasales, plancher de l'orbite.

HISTORIQUE

XIIe s. Sus le plancher [il] se jut adenz [il gisait couché], Mult se claime chaitif, dolenz, Benoit de Sainte-Maure, II, 2101. Uns planchiers, que aseürs fust li alers e li venirs, Rois, p. 247.

XIVe s. Icellui exposant beust avecques pluseurs compaignons, en une des loges ou planchier d'icellui hostel, Du Cange, plancherium.

XVIe s. Les planchers brusloient sous leurs pieds, D'Aubigné, Hist. III, 309. Avec une corde qui estoit au plancher de mon lit, me souslevois par fois un peu, Paré, XIII, 27.

ÉTYMOLOGIE

Planche ; wallon, planchî ; prov. plancat.