« poignarder », définition dans le dictionnaire Littré

poignarder

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

poignarder

(po-gnar-dé ; quelques-uns disent poi-gnar-dé) v. a.
  • 1Frapper avec un poignard. Les plus généreux des citoyens [Harmodius et Aristogiton] ont acquis une gloire immortelle pour avoir poignardé l'un de tes fils [Hipparque, fils de Pisistrate], Fénelon, t. XIX, p. 174. Bagnoni, qui était prêtre, prit sa place [d'un conspirateur contre les Médicis], et se chargea de tuer Laurent, dans le temps que François Pazzi et Bandini poignarderaient Julien son frère, Duclos, Œuv. t. III, p. 190.
  • 2 Fig. Causer une vive douleur. D'Hacqueville est revenu de poignarder Mme de Gramont [en lui annonçant la mort de son fils], Sévigné, 15 déc. 1673. C'est une vraie peine pour moi de lui en faire [à Mlle Gaussin] ; ce n'est pas à moi de poignarder Zaïre, Voltaire, Lett. d'Argental, 6 févr. 1752.

    Fig. La curiosité le poignarde, se dit d'un homme très curieux. La jalousie poignardait Villars ; à quelque prix que ce fût, il voulait aller rejoindre sa femme, Saint-Simon, 120, 61. La mauvaise honte vous poignarde, Autreau, Fille inquiète, II, 3.

  • 3Se poignarder, v. réfl. Se percer d'un poignard. L'enfer me suscitait jusqu'à la pensée de me poignarder dans l'église, Chateaubriand, René.

HISTORIQUE

XVIe s. L'une des sultanes se poignarda dessus les enfans morts, D'Aubigné, Hist. II, 319.

ÉTYMOLOGIE

Poignard.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

POIGNARDER. Ajoutez :
4 En termes de tailleur, poignarder un habit, y faire des retouches, soufflet, pince, rétrécissement des coutures, etc.