« pontife », définition dans le dictionnaire Littré

pontife

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pontife

(pon-ti-f') s. m.
  • 1Ministre du culte d'une religion. Le pontife, c'est-à-dire celui qui est le grand prêtre parmi ses frères, sur la tête duquel l'huile de l'onction a été répandue, Sacy, Bible, Lévit. XXI, 10. Tout pontife est établi pour offrir à Dieu des dons et des victimes ; c'est pourquoi il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose qu'il puisse offrir, Sacy, St Paul, Épît. aux Hébr. VIII, 3. Il savait que la judicature est une espèce de sacerdoce, où il n'est pas permis de s'engager sans l'ordre du ciel, et que Jésus-Christ n'a pas moins été fait juge que pontife par son père, Fléchier, Lamoignon. Pontife de Baal, excusez ma faiblesse, Racine, Ath. II, 5. L'empereur de la Chine est le souverain pontife, Montesquieu, Esp. XXV, 8. Pour un culte si simple chacun pouvait être pontife dans sa famille, Montesquieu, ib. XXV, 4.

    Fig. Sur tous ces pontifes du crime… Lance ta fureur magnanime, Chénier, Odes, V.

  • 2Dans la liturgie catholique, et dans le style élevé, évêque, prélat.

    Le souverain pontife, le pape. Il était impossible de ne pas révérer une suite presque non interrompue de pontifes qui avaient consolé l'Église, étendu la religion, adouci les mœurs des Hérules, des Goths, des Vandales, des Lombards et des Francs, Voltaire, Ann. Emp. Introd.

  • 3Frères pontifes, ou religieux pontifes, ou frères du pont, nom d'une association de constructeurs de ponts instituée par saint Benezet, à la fin du XIIe siècle, dont le centre fut toujours à Avignon et à laquelle on doit la construction de la plupart des ponts de la région autour de cette ville ; les supérieurs des maisons de cette association prenaient les noms de prieurs ou de commandeurs, mais les membres n'étaient point engagés dans les ordres sacrés.

HISTORIQUE

XVIe s. Pour signifier que les pontifes et tous personnages qui s'adonnent et dedient à contemplation des choses divines…, Rabelais, Pant. V, 34.

ÉTYMOLOGIE

Lat. pontifex, de pons, pont, et facere, faire, parce que, dans l'ancienne Rome, les pontifes étaient chargés du pont Sublicius, qui était sacré. Mais cette étymologie n'est rien moins que certaine. On en a proposé quelques autres parmi lesquelles on peut relever : facere in ponte, sacrifier sur le pont ; en effet les pontifes sacrifiaient sur le pont Sublicius et y accomplissaient certaines cérémonies. On a aussi rapporté le ponti du composé à l'osque pomtis, cinq ; cela signifierait les cinq sacrificateurs, et serait analogue à quinquevir.