« prévariquer », définition dans le dictionnaire Littré

prévariquer

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prévariquer

(pré-va-ri-ké), je prévariquais, nous prévariquions, vous prévariquiez ; que je prévarique, que nous prévariquions, que vous prévariquiez v. n.
  • 1Trahir les intérêts qu'on est obligé à soutenir. Si vous aviez donné un gouvernement à quelqu'un de vos sujets, et qu'il eût prévariqué…, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 160, dans POUGENS.
  • 2Manquer à son devoir, à ses obligations. Dès que les chefs des tribus furent entrés dans les tentes des filles de Madian, tout Juda prévariqua, et il s'en trouva peu qui se conservassent purs de l'iniquité commune, Massillon, Petit carême, Vic. et vert. des grands. Le veau d'or fut réduit en poussière pour avoir fait prévariquer Israël, Massillon, ib.
  • 3S'écarter de son sujet. Je vais, sans rien omettre et sans prévariquer, Compendieusement énoncer, expliquer, Exposer à vos yeux l'idée universelle De ma cause et des faits renfermés en icelle, Racine, Plaid. III, 3.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIIe s. Prevarians acesmai [j'estimai] tuz pe ccheurs de terre, Liber psalm. p. 193. Par qui les choses prevarient, Movent, raccordent e ralient, Benoit de Sainte-Maure, II, 11.

XVe s. N'est leur regard à obeir au prince en gardant ses loyx au vray, mais les prevariqueront et pervertiront, Hist. de la Tois. d'or, t. II, f° 120, dans LACURNE.

XVIe s. Je n'ennuyerai personne des protestations de ma candeur ; car, si je prevarique, j'ai mon lecteur pour juge, D'Aubigné, Hist. I, 49.

ÉTYMOLOGIE

Lat. prævaricari, prévariquer, proprement s'écarter de la ligne droite, de præ, outre, et varicare, écarter les jambes, qui vient de varus, qui a les jambes torses.