« preneur », définition dans le dictionnaire Littré

preneur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

preneur, euse

(pre-neur, neû-z') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui prend. Un vieux renard, mais des plus fins, Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins, La Fontaine, Fabl. v, 5. Louis lui-même, effroi de tant de princes, Preneur de murs, subjugueur de provinces, La Fontaine, Poésies mêlées, XLII. Il [le maréchal de Lovendal] est venu en Allemagne pour ses affaires, et, en qualité de preneur de Berg-op-Zoom, il est venu voir le preneur de la Silésie [le roi de Prusse], Voltaire, Lett. Mme Denis, 24 août 1751.

    En marine, capitaine ou navire qui prend un navire ennemi.

    Adj. Vaisseau preneur, vaisseau qui a fait une prise. Il est défendu à tous capitaines, officiers et équipages de vaisseaux preneurs de soustraire aucun papier…, Règl. sur les armements en course, an XI, dans JAL.

    Fig. Preneur d'intérêt, celui qui prend intérêt. Entouré de ces preneurs d'intérêt qui ne cherchent qu'à me donner, comme faisait aux passants ce Romain, un écu et un soufflet à chaque rencontre, Rousseau, Lett. à M. Dusaulx, Corresp. t. VII, p. 281, dans POUGENS.

  • 2Il se dit en parlant de quelques chasses. Preneur de taupes. Preneur d'alouettes.

    Nom de plusieurs animaux. Preneur de cancres, espèce de héron de la Caroline.

    Preneur de cousins, espèce de gobe-mouches.

    Preneur d'écrevisses, espèce de héron crabier. Dampier place à la Nouvelle-Guinée de petits preneurs d'écrevisses à plumage blanc de lait ; ce pourrait être une espèce de crabier, Buffon, Ois. t. XIV, p. 126.

    Preneur d'huîtres, l'huîtrier.

    Preneur de mulots, la crécerelle.

  • 3Celui qui use habituellement de certaines choses. Un preneur de tabac, de café. Le chevalier de Lorraine, qui était à Forges, courut à Dieppe avec quelques preneurs d'eaux, Saint-Simon, 23, 3.
  • 4 Terme de pratique. Celui, celle qui prend à bail. La preneuse s'engage à telles conditions. Le preneur est tenu de deux obligations principales : 1° d'user de la chose louée en bon père de famille…, Code Nap. art. 1728.

HISTORIQUE

XIIe s. Penre disons nos à la fois por tolir, dont cil oiseal ki les altres ravissent ont non, solunc lo latin, prendeor, Job, p. 507.

XIIIe s. Don donnent loz as donneors, Et empirent les preneors, la Rose, 8280.

XIVe s. Que le lieutenant s'informera deuement et le plus veritablement que faire se pourra, aux preneurs et à chacun à part, de la maniere de la prinse, du pays cu coste où elle aura esté faite, Ordonn. de Charles VI, 7 déc. 1400.

XVIe s. La galere de Florence estant prise, et le feu mis dans les poudres, les pris et les preneurs sauterent, D'Aubigné, Hist. II, 81.

ÉTYMOLOGIE

Prendre ; prov. prendedor ; ital. prenditore. Dans l'ancien français, le nominatif est prepere, et le régime prendeor, preneor.