« primauté », définition dans le dictionnaire Littré

primauté

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primauté

(pri-mô-té) s. f.
  • 1Prééminence, premier rang. Dieu traite les rois avec les mêmes rigueurs… nous avons vu que la primauté de leur état leur attire une primauté dans les supplices, Bossuet, Politique, IV, II, 4. La tribu de Juda n'a plus de primauté, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 479. dans POUGENS.

    Fig. Celui qui, dans l'ordre civil, veut conserver la primauté des sentiments de la nature, ne sait ce qu'il veut, Rousseau, Ém. I.

  • 2Puissance qu'a le pape, de droit divin, de faire exécuter les canons de l'Église et de les faire recevoir et observer. Le Fils de Dieu, ayant voulu que son Église fût une et solidement bâtie sur l'unité, a établi et institué la primauté de saint Pierre, pour l'entretenir et la cimenter, Bossuet, Expos. de la doct. cath. 21.

    Par extension, il se dit de l'autorité spirituelle attribuée à quelques princes protestants. Les évêques catholiques… furent déposés pour avoir constamment refusé de souscrire à la primauté de la reine [Elisabeth], Bossuet, Var. X, 12.

  • 3 Terme de jeu. Droit et avantage de jouer le premier. Tirer à qui aura la primauté.

    Fig. Gagner quelqu'un de primauté, le devancer, le prévenir. Vous cessez de m'aimer, vous me croyez quitté ; Mais j'ai depuis longtemps gagné la primauté, Gresset, Méchant, V, 7.

HISTORIQUE

XVIe s. Les patriarches assembloyent le concile de tous les evesques respondans à leur primauté, Calvin, Instit. 859. Je ne leur permettray point d'inferer de là qu'il [l'évêque de Rome] ait primauté par dessus les autres, Calvin, ib. 886. Ce prince ne mascha point à ce vieillard que c'estoit à luy à cedder de dignité aux Guisards, leur deferer la charge des armées et la primauté du conseil, D'Aubigné, Hist. I, 87.

ÉTYMOLOGIE

Lat. fictif, primalitatem, dérivé de primus (voy. PRIME 1).