« primeur », définition dans le dictionnaire Littré

primeur

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

primeur

(pri-meur) s. f.
  • 1Première saison, saison des fruits, des légumes. Il prit envie à M. Verrat, qui n'avait pas beaucoup d'argent, de voler à sa mère des asperges dans leur primeur, Rousseau, Confess. IV.

    Fig. Richelieu, dans la primeur de son règne, voulut flatter celle [la reine] par qui il régnait, Saint-Simon, 9, 107. Les nouveaux contes que je faisais alors, et dont ces dames avaient la primeur, étaient, avant ou après le souper, une lecture amusante pour elles, Marmontel, Mém. VI.

  • 2Plante légumière ou fruit obtenus par une culture forcée ou par la culture dans un climat plus hâtif, avant l'époque ordinaire. Pas la moindre primeur, pas la moindre ressource ; Eh ! le moyen de mettre un morceau sous la dent ! La Chaussée, Retour imprévu, I, 3. Rien n'est plus insipide que les primeurs, Rousseau, Ém. IV.

    Fig. Toutes les primeurs plaisent, et surtout celle du cœur, Bernardin de Saint-Pierre, Chaum. ind. Préambule. Sa Hautesse aime les primeurs [il s'agit d'une jeune captive chrétienne]. Nous vous ferons mahométane, Hugo, Orient. 8.

    En ce sens, l'Académie dit que le pluriel seul est usité ; elle se trompe ; le singulier l'est aussi.

  • 3Primeur se dit en parlant du vin. Certains vins sont bons dans la primeur, ils sont bons à boire aussitôt après la vendange.

HISTORIQUE

XVIe s. Telle primeur [raffinement], bien qu'utile, n'est pourtant necessaire : ne laissans les arbres de bien profiter, quand, pour les ranger droitement en la fosse, l'on est contraint de n'avoir esgard à telle observation, De Serres, 646. Ainsi vous, bonnes menageres, Qui tenez les heures bien cheres En la primeur de vostre ver [printemps], Baïf, Œuvres, p. 260, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Prime 1.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PRIMEUR. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Fetes si come seint Pol fist, Qui seinte Eglise guere prist En la primur [au commencement], Et puis à mort pur lui se mist En l'onur de Jhesu Crist (sic) Son Seigneur, Vie de saint Thomas, dans BENOIT, Chronique des ducs de Normandie, t. III, p. 472.