« rachat », définition dans le dictionnaire Littré

rachat

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rachat

(ra-cha ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas) s. m.
  • 1Action de racheter. À peine avait-il vendu sa maison, que, se ravisant il en proposa le rachat à l'acquéreur.

    Terme de jurisprudence. Faculté ou pacte de rachat, faculté stipulée par le vendeur, de recouvrer la chose vendue, en remboursant dans un certain délai à l'acquéreur le prix ainsi que les frais et loyaux coûts que celui-ci a payés. On dit aussi faculté ou pacte de réméré. L'acquéreur à pacte de rachat ne peut user de la faculté d'expulser le preneur, jusqu'à ce que, par l'expiration du délai fixé pour le réméré, il devienne propriétaire incommutable, Code Nap. art. 1751.

    Le rachat d'une rente, d'une pension, le payement d'une certaine somme pour amortir, pour éteindre une rente, une pension. Nous sommes sur le point d'en voir une bien cruelle [une vérité], qui est le rachat de nos rentes sur un pied qui nous envoie droit à l'hôpital ; l'émotion est grande, mais la dureté l'est encore plus, Sévigné, Lett. à Pompone, 1er déc. 1664.

    On dit de même : le rachat d'une servitude.

    Rachat de marchandises, payement d'une certaine somme, pour obtenir la restitution des marchandises capturées en mer par un corsaire.

  • 2Délivrance, rédemption. On était convenu de part et d'autre que le prix du rachat des prisonniers serait, par tête, de cinq cents livres pour une personne libre, et de la moitié pour un esclave, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 219, dans POUGENS. Les Thébains accordent la faculté du rachat aux captifs que le sort des armes fait tomber entre leurs mains, à moins que ces captifs ne soient nés en Béotie ; car alors ils les font mourir, Barthélemy, Anach. ch. 34.

    Le rachat du genre humain, la rédemption opérée par Jésus-Christ.

  • 3En matière féodale, somme à laquelle était estimé le revenu d'une année du fief qui devait le droit de relief.

REMARQUE

On a dit rachet. Le rachet [des prisonniers] est pour l'amour de vous…, Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, VI, 13.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li tiers cas, si est que nus fiés [nul fief] qui vient en descendant ne doit racat au segneur, Beaumanoir, XIV, 8.

XVe s. Le comte commanda que l'on ardist tout, si des rachats à argent les herauts n'avoient leur devoir, Froissart, II, II, 66. [II] le ferit si que il luy perça l'escu et le haulbert, et luy fist son glaive passer parmy le gros du cueur, et l'abatit mort sans rachapt, Perceforest, t. I, f° 82.

XVIe s. Rachapt est le revenu d'une année choisie en trois immediatement précedentes, le dit [l'arbitrage] des pairs, ou une somme de deniers pour une fois, au choix du seigneur, Loysel, 564.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et achat.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RACHAT. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Franche personne, de franc ventre, sanz rachat [payement fait pour sortir de servage] et sanz aucun servage, Arch. nation. JJ 84, p. 500. (communiqué par SIM. LUCE).