« rouir », définition dans le dictionnaire Littré

rouir

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rouir

(rou-ir) v. a.
  • 1Faire tremper pendant un certain temps dans l'eau les plantes textiles, afin de séparer la partie filamenteuse utilisable, de la matière gommo-résineuse qui en unit les diverses fibres. Rouir du lin, du chanvre.
  • 2 V. n. Du chanvre rouit dans ce ruisseau. Les habitants du mont Cassiana, aux environs de Pise, font rouir le genêt pour en retirer des fils, Ameilhon, Instit. Mém. litt et beaux-arts, t. II, p. 519.

    Fig. L'abbé de Mailly rouit longtemps dans ce petit état, enviant celui des soldats à qui il voyait monter la garde, Saint-Simon, 150, 185.

HISTORIQUE

XIIIe s. Roure, dans une Charte de Tart, voy. MIGNARD, Vocab. bourg.

XIVe s. Pour avoir leur usage commun pour aroer lins et chanvres, Du Cange, aroagium.

XVIe s. Finalement la racine du bouis est bouillie dans l'eau claire en grant chauderon, pour la rendre propre à ouvrer ; preparation accomparable au rouir ou naiser des chanvres et lins, De Serres, 555. Que nul ne mette lins ne chanvre rauwir en riviere courante, Coust. gén. t. I, p. 833.

ÉTYMOLOGIE

Berry, roui, macéré, linge roui, mains rouies à force de laver ; du germanique, d'après Diez : anc. haut-allem. rozzen ; allem. mod. rosten ; holl. rotten, pourrir, faire pourrir. D'après M. Baudry, on pourrait penser à l'ancien rouir, signifiant devenir rouge ou roux ; mais la forme a-roer s'accommode mieux de la dérivation germanique, de même que le dérivé routoir, bas-latin rotorium.