« sanguinaire », définition dans le dictionnaire Littré

sanguinaire

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sanguinaire [1]

(san-ghi-nê-r') adj.
  • 1Qui se plaît à répandre le sang des hommes. Alors commencèrent les supplices indifféremment contre les catholiques et les protestants, et Henri VIII devint le plus sanguinaire de tous les princes, Bossuet, Var. VII, 16. Au sanguinaire Aman nous sommes tous livrés, Racine, Esth. I, 3. Malgré cette haine contre la religion romaine, il est sûr qu'elle [Élisabeth] ne fut point sanguinaire avec les catholiques de son royaume, comme Marie l'avait été avec les protestants, Voltaire, Mœurs, 168.
  • 2Il se dit de ce qui a le caractère de la cruauté. Cherchant à colorer leurs desseins sanguinaires, Racine, Bajaz. II, 1. Allons, par des ordres contraires, Révoquer d'un méchant les ordres sanguinaires, Racine, Esth. III, 8. Perfides ! contentez votre soif sanguinaire, Racine, Iphig. V, 4. Léon l'Isaurien et Constantin Copronyme, morts à la vérité dans leur lit, mais après un règne sanguinaire, aussi malheureux pour le prince que pour les sujets, Voltaire, Mœurs, 29. Après avoir honoré sa vie par des travaux utiles aux sciences et à l'humanité, par ses vertus et par un noble caractère, il [Bailly] périt victime de la plus sanguinaire tyrannie, Laplace, Exp. V, 1.
  • 3 S. m. Membre d'une secte d'anabaptistes.

HISTORIQUE

XVIe s. Nous sommes contraints de rectifier le sang, c'est à dire les quatre humeurs constituans la masse sanguinaire, Paré, Introd. 6. Qui rend les tyrans si sanguinaires, c'est le soing de leur seureté, Montaigne, III, 117. Les naturels sanguinaires à l'endroit des bestes tesmoignent une propension naturelle à la cruauté, Montaigne, II, 132.

ÉTYMOLOGIE

Lat. sanguinarius, de sanguis, sang.