« semestre », définition dans le dictionnaire Littré

semestre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

semestre

(se-mè-str') s. m.
  • 1Espace de six mois consécutifs. Les rentes sur l'État se payaient par semestre.

    Semestre de janvier, le semestre qui commence le premier jour de janvier ; semestre de juillet, le semestre qui commence le premier jour de juillet.

    On dit de même : Le semestre d'été, le semestre d'hiver.

    Dans les lycées, prix de semestre, voy. EXCELLENCE.

  • 2 Par extension, rentes, traitements qui se payent par semestre. Recevoir son semestre.
  • 3Il se dit de certains emplois qu'on est obligé de remplir pendant une moitié de l'année. Servir par semestre. Il est de semestre. Il est hors de semestre.

    Fig. Parlant du père Rapin, qui faisait tour à tour des livres d'érudition et des livres de piété, il [l'abbé de la Chambre] disait que ce jésuite servait Dieu et le monde par semestre, Vigneul-Marville, Mél. d'hist. et de litt. p. 77.

    Cet officier a servi son semestre, il a servi à son régiment les six mois qu'il est obligé de servir.

    Le grand conseil, la chambre des comptes de Paris, etc. servaient par semestre, c'est-à-dire qu'une moitié de ces compagnies servait pendant six mois, et l'autre moitié pendant les six autres mois.

    Semestre s'est dit de chaque moitié d'une telle compagnie. Assembler les semestres, les deux semestres. M. de Laffemas, maître des requêtes, âgé de soixante-seize ans, et doyen de tous les semestres, Patin, Lettr. t. II, p. 287.

  • 4Congé de semestre, ou, simplement, semestre, congé de six mois accordé aux militaires. Être en semestre.

    Par extension, celui à qui a été accordé ce congé. Rappeler les semestres. Les ordres réitérés les plus sévères sont arrivés pour faire rejoindre sur-le- champ les jeunes gens de la première réquisition et les semestres, Corresp. du gén. Klinglin, I, 159.

    On dit aussi semestrier.

  • 5Mesure fiscale qu'employait la royauté et qui consistait à créer, moyennant finance, de nouveaux titulaires pour exercer les mêmes fonctions que les anciens pendant un semestre de l'année, réduisant les autres à n'exercer que pendant l'autre semestre, ce qui doublait le nombre des charges et en diminuait le revenu. Le semestre excita bien des fois les réclamations des parlements.
  • 6 Adj. Anciennement, il se disait des corps judiciaires qui avaient six mois d'exercice. Le roi [Henri II] le rendit semestre [le parlement de Paris], et augmenta le nombre des charges, Voltaire, Hist. parl. X.

    Il s'est dit aussi de certains fonctionnaires publics qui ne servaient que par semestre dans une compagnie. La moitié des conseillers d'État en ordinaire, l'autre moitié semestre… les semestres sont tenus de…, Saint-Simon, 191, 55.

HISTORIQUE

XVIe s. ..Et portant en leurs mains les premiers des fruits… Supplioient la deesse [Cérès], et sa semestre fille, Leur donner bon mari et plenté de famille, Ronsard, 672. La chambre, les deux semestres assemblez, ayant mis l'affaire en deliberation, Arrêt de la Ch. des comptes, 4 janv. 1576.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, semess ; du lat. semestris, de se, pour sex, six, et mensis, mois. Au XVIe siècle, il était adjectif : juges semestres, Cotgrave