« surérogation », définition dans le dictionnaire Littré

surérogation

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

surérogation

(su-ré-ro-ga-sion ; en vers, de six syllabes) s. f.
  • 1Ce qui est au delà de ce qui est dû, commandé. Non-seulement il a fait ce qu'il a promis, mais par surérogation il a fait encore telle chose. Ma fortune… s'est-elle tournée de manière à bien encourager à me faire des biens de surérogation ? Ch. Sévigné, dans SÉV. t. x, p. 409, édit. RÉGNIER. Vous avez fait une belle œuvre de surérogation, en remettant votre place de juge de la caisse d'amortissement, Voltaire, Lett. Mignot, 24 juin 1771.
  • 2 Terme de dévotion. Ce qu'on fait de bien au delà de ce qu'on est obligé de faire, comme chrétien ou comme membre d'un ordre religieux. Laisser le précepte et ce qui est d'obligation pour s'attacher au conseil et à ce qui est de surérogation, Bourdaloue, Sévérité évang. 2e avent, p. 448. Pécheur, esclave, enfant, tout cela, dit Zénon de Vérone, c'étaient les surérogations infinies de l'adorable mystère d'un Dieu incarné, Bourdaloue, Myst. Passion de J. C, t. I, p. 298.

REMARQUE

Balzac disait, comme au XVIe siecle, superérogation : Ce sont bien, à vrai dire, des œuvres de superérogation, liv. VII, lett. 12.

HISTORIQUE

XVIe s. Que les fautes sont compensées par œuvres de supererogation, Calvin, Instit. 613. Je recevrois à faveur qu'on ne desirast en moy que tels effects de supererogation ; mais ils sont injustes d'exiger ce que je ne dois pas, Montaigne, I, 197.

ÉTYMOLOGIE

Lat. supererogare, donner en sus, de super, et erogare, qui lui-même est fait de e, et rogare (voy. ROGATIONS).