« tanière », définition dans le dictionnaire Littré

tanière

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tanière

(ta-niè-r') s. f.
  • 1Caverne où les bêtes sauvages se retirent. Les pas empreints sur la poussière… Tous, sans exception, regardent sa tanière [du lion], La Fontaine, Fabl. VI, 14.

    Fig. L'ours effrayé [l'homme du Nord] regagne sa tanière, Loin du soleil qu'il voulait disputer, Béranger, Malade.

  • 2 Fig. Logis retiré, comparé à une tanière. Vivre seule dans sa tanière Est un assez méchant parti ; Et ce n'est qu'avec un ami Que la solitude doit plaire, Voltaire, Épît. 48. Telles on nous peint les tanières Où gisent ainsi qu'au tombeau Les pythonisses, les sorcières, Dans le donjon d'un vieux château, Gresset, Chartr.

    Familièrement. Il est toujours dans sa tanière, se dit d'un homme d'humeur sauvage qui sort rarement de chez lui.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et Hersent par si grant effort Se feri dedenz la taisniere, Ren. 579. Connins i avoit qui issoient Toute jor hors de lor tesnieres, la Rose, 1387.

XVe s. Par sus montaignes et bois, comme on fait aux loups, et en leurs tanieres et repaires, fit chasser à eux le prudent gouverneur, Boucic. II, 7.

XVIe s. Ils n'osoient plus sortir de leurs thesnieres, et enduroient que l'on emmenast leurs bestiaux sans se presenter à les venir rescourre, Carloix, VI, 13. Et ne sommes nullement descouverts, encores que le regnard soit revenu en sa thasniere, Carloix, VI, 44. La Candie estoit comme la seconde tesniere et retraitte de ces larrons, Amyot, Pomp. 44. Leur taniere [de fourmis], Montaigne, II, 179.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. taneire. Ménage et, après lui, Diez regardent ce mot comme une contraction de taissonière, réduit du taisson ; l's dans l'ancienne forme du mot paraît montrer qu'il en est ainsi. Mais alors il faut en séparer l'italien tana, tanière, malgré l'apparence de parenté.