« vair », définition dans le dictionnaire Littré

vair

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vair

(vêr) s. m.
  • 1Anciennement, fourrure de la peau d'une espèce d'écureuil, du même nom, qui était colombine par-dessus et blanche par-dessous ; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui petit gris. Le roi, deux fois par an, distribuait des manteaux rouges fourrés d'hermine ou de menu vair aux chevaliers qu'il retenait auprès de sa personne, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 111, dans POUGENS.
  • 2 Terme de blason. Un des métaux composé ordinairement d'argent et d'azur en petites pièces égales disposées de telle sorte que la pointe des pièces d'azur est opposée à la pointe des pièces d'argent, et la base à la base. Porter de vair.

    Vair contre vair, se dit quand le métal est opposé au métal et la couleur à la couleur, ce qui est contraire à la disposition ordinaire.

REMARQUE

C'est parce qu'on n'a pas compris ce mot maintenant peu usité qu'on a imprimé dans plusieurs éditions du conte de Cendrillon souliers de verre (ce qui est absurde), au lieu de souliers de vair, c'est-à-dire souliers fourrés de vair.

HISTORIQUE

XIe s. Vairs [il] out les iex et mult fier le visage, Ch. de Rol. X.

XIIe s. Le front poli et clair, les oilz vers et rians, Sax. v. Il fu bien afublez d'une pelice vaire, ib. XXX.

XIIIe s. Le commun des conreeurs de robe vere de Paris, Liv. des mét. 415. Nous le trouvames gisant sus couvertouers de menu ver, et nous traïmes tout souef [doucement] vers li et le trouvames mort, Joinville, 218.

XVe s. Et [Philippe d'Artevelle] se fourroit de menus vairs, Froissart, II, II, 160. Ils [les seigneurs] sont fourrés de vairs et de gris, et nous [les paysans] sommes vestus de povres draps, Froissart, II, II, 160.

ÉTYMOLOGIE

Provenç vair, var, vaire ; du lat. varius. varié (voy. VARIER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VAIR. Ajoutez : - REM. Dans le blason le vair n'est pas un métal ; il constitue, avec l'hermine, les deux fourrures du blason.