« voûter », définition dans le dictionnaire Littré

voûter

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

voûter

(vou-té) v. a.
  • 1Faire une voûte qui termine le haut d'une construction. Voûter une église, une cave.
  • 2 Terme de maréchalerie. Voûter un fer, frapper sur l'une des branches du fer à cheval, en posant l'autre sur l'enclume, à l'effet de le resserrer.
  • 3Se voûter, v. réfl. Être en forme de voûte. Le diaphragme, qui est une cloison charnue dans son tour et membraneuse à son centre, dont l'usage est d'allonger la concavité de la poitrine en se bandant, et d'accourcir la même concavité en se relâchant et se voûtant de bas en haut, Bossuet, Connais. II, 2. Sous un toît d'arbrisseaux, Dont les rameaux fleuris se voûtent en berceaux, Delille, Parad. perdu, IX.
  • 4Se dit des personnes dont la taille commence à se courber. Les personnes de grande taille se voûtent plus promptement que les autres.

HISTORIQUE

XIIIe s. Fu roi Charles Martiaux en la sale voutie, Berte, II. Li puis qui ert volté de plastre, Ren. 15827.

XIVe s. Le capitaine vint sur une tour antie ; Bien perçoit roy Henry à sa targe votie : Que volez-vous, dit-il, en ycelle partie ? Guesclin. 14833.

XVe s. Qu'est devenu ce front poly, Ces cheveulx blonds, sourcilz voultyz ? Villon, Belle heaulmière.

XVIe s. Sur deux soleils [deux beaux yeux], deux petits arcs voutez, Du Bellay, J. II, 25, verso. Avez imité l'arc qui se laisse voulter, Puis d'un effort plus grand tout soudain se devoulte, Vendant le mal receu plus cher qu'il ne lui couste, Du Bellay, J. III, 65, verso. L'hyver… Voulte leur corps devant le temps, Du Bellay, J. IV, 65, recto. Les colomnes, les arcs, les haults temples voultez, Du Bellay, J. VI, 47, recto. Ceux qui sont voutés, ayant l'espine courbée, Paré, XVII, 8. Presque droit d'un costé, courbe et voussé de l'autre, selon la rondeur del'arbre, De Serres, 665.

ÉTYMOLOGIE

Voûte ; wallon, vossé. L'ancienne langue avait un adj. très usité voltiz, en forme de voûte.